La campagne présidentielle chamboulée après la contamination de Donald Trump

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Par Stéphanie Haerts Modifié le 5 octobre 2020 à 16h05
Donald Trump Covid 191
209000La pandémie de Covid-19 a coûté la vie à plus de 209.000 personnes aux États-Unis

Le président américain Donald Trump, contaminé par le Covid-19, a été hospitalisé vendredi 2 octobre à Washington et pourrait quitter l’hôpital militaire de Walter Reed lundi 5 octobre. Mais la communication chaotique autour de cette contamination ne rassure pas quant au déroulement de la campagne pour l’élection présidentielle du 3 novembre.

Après deux nuits passées à l’hôpital, les médecins du président américain ont indiqué qu’il pourrait rejoindre la Maison Blanche ce lundi 5 octobre si l’amélioration de son état se poursuit. C’est vendredi 2 octobre que Donald Trump a annoncé sur Twitter : « La Première dame et moi-même avons été testés positifs au Covid-19 » et a indiqué qu’il allait observer une quarantaine. Dimanche 4 octobre, le président républicain de 74 ans souhaitait montrer l’image d’un président au travail « fermement aux commandes » depuis l’hôpital et comme l’a indiqué Robert O’Brien, son conseiller à la sécurité nationale sur CBS.

Donald Trump positif au Covid-19

Durant un point presse dimanche 4 octobre, les médecins du Président ont reconnu que l’état de Donald Trump était plus préoccupant que ce qui avait été annoncé officiellement samedi 3 octobre où il était mentionné que Donald Trump souffrait « d’une légère toux, de fièvre et de fatigue ». De plus, Sean Conley, médecin du Président, a indiqué que celui-ci avait été testé positif au Covid 72 heures plus tôt, soit 24 heures avant l’annonce officielle de la Maison Blanche. Il clarifiera ensuite que Donald Trump a été testé positif au Covid-19 jeudi 1er octobre dans la soirée. Et alors que Mark Meadows, chef de cabinet de la Maison Blanche, affirmait que l’état de santé de Donald Trump était préoccupant, samedi 3 octobre, Sean Conley indiquait que le Président allait très bien. Ce dernier a depuis corrigé le tir en expliquant que Donald Trump avait subi plusieurs baisses inquiétantes du niveau d’oxygène et avait dû recevoir une supplémentation vendredi durant une heure environ. C’est cette dégradation de son état qui a déclenché son hospitalisation le soir même. « J’étais inquiet d’une progression potentiellement rapide de la maladie, j’ai recommandé au Président une supplémentation en oxygène », a-t-il ajouté.

Dans une vidéo, Donald Trump a affirmé : « J’ai beaucoup appris sur le Covid, je l’ai appris en faisant l’expérience moi-même, c’est l’école de la vie. J’ai bien compris et c’est très intéressant ». Prend-t-il enfin la mesure du danger de ce virus suite à sa propre contamination ? Vendredi, Donald Trump a été transporté par avion à l’hôpital au moment même où 121.000 nouveaux cas de Covid-19 et 1.800 nouveaux décès étaient comptabilisés aux États-Unis. Alors que le Président bénéficie d’un traitement expérimental de la société Regeneron, on doute que chaque américain affecté par le coronavirus puisse bénéficier de soins 24h/24 et d’injections d’anticorps de synthèse très coûteux.

Une campagne présidentielle à haut risque

Aux États-Unis, le Covid-19 a coûté la vie à plus de 209.000 personnes et plus de 7 millions d’américains ont contracté le virus. Dans la plus grande confusion sur l’état de santé de Donald Trump, la Maison Blanche semble avoir minimisé la gravité de l’état de santé de celui-ci. À 29 jours du scrutin, le Président ingère d'ailleurs un cocktail de traitements lourd (l'antiviral Remdesivir et un corticoïde nommé dexaméthasone). Ce dernier permet de lutter contre les formes graves de Covid-19, ce qui traduit l'importance de son état même si, selon le dernier bulletin de santé du docteur Sean Conley, son état « s’améliore ». Depuis le début de la crise, Donald Trump est constamment informé par des experts de la gravité de la pandémie mais choisit tout de même de minimiser le coronavirus. Il avait en effet annoncé que la maladie allait bientôt disparaître, sans s’alarmer de la pandémie qui a touché et qui touche encore de nombreux américains. Lors de la nomination de la juge Amy Coney Barrett à la Cour suprême, il y a neuf jours, la plupart des personnes qui y ont assisté ne portaient pas de masque. Huit personnes ayant assisté à l’événement dont le Président ont ainsi été infectées par le Covid-19. Son directeur de campagne a également été contaminé.

Donald Trump, encore contaminé par le Covid, a voulu dimanche 4 octobre saluer ses supporters, depuis sa voiture, et donner l’image d’un homme qui va bien avant d’affronter le candidat démocrate Joe Biden le 3 novembre prochain. Ce dernier a de nouveau été testé négatif dimanche 4 octobre. Depuis ce week-end, les erreurs et les messages contradictoires laissent penser que les informations provenant de la Maison Blanche sont incertaines et cacophoniques. Cela met également en exergue l’incapacité de l’État américain à communiquer des informations claires aux Américains. Donald Trump sera-t-il à la hauteur de ses ambitions politiques ? Rien n’est moins sûr. Un sondage NBC / Wall Street Journal indique que 53% des électeurs inscrits au niveau national soutiennent Joe Biden contre 39% pour Donald Trump. Un autre sondage ABC News / Ipsos, conduit après l’annonce du diagnostic du Président, a indiqué que 72% des électeurs pensent que ce dernier n’a pas pris suffisamment au sérieux la menace de contracter le coronavirus.

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Rédactrice finance

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