Facebook et Twitter, « complices » de Daech ?

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Par Marine Tertrais Modifié le 28 juillet 2016 à 23h02
Etat Islamique Argent Rapport Terrorisme Economie

Selon le député divers gauche Olivier Falorni, membre de la mission d'enquête sur Daech, les géants du web portent une part de responsabilité dans la diffusion de la propagande de Daech.

Si la fermeture administrative des mosquées salafistes est au cœur des débats parlementaires dans la lutte contre la radicalisation des jeunes, rares sont les élus qui pointent du doigt la responsabilité des géants du web dans la diffusion de la propagande de l’Etat islamique et dans le recrutement d’éventuels djihadistes.

Mépris des géants du web pour la représentation parlementaire

Olivier Falorni, député divers gauche et membre de la mission d'enquête sur Daech estime, de son côté, qu’il est primordial de comprendre que la radicalisation se fait aujourd'hui principalement sur Internet.

« Nous avons reçu les grands opérateurs sociaux dans le cadre de la mission d'enquête sur Daech, Facebook, Twitter, Google », a-t-il expliqué sur BFM TV, jeudi 28 juillet. « Ils nous ont envoyé leurs représentants français. Total mépris pour la représentation parlementaire : ils se contrefichent de la radicalisation. Et moi je les accuse d'être complices de Daech. Ils sont complices de Daech. Ils ne veulent pas intervenir. »

« Imaginez que le journal de Daech soit distribué dans les kiosques ! »

Mark Zuckerberg a-t-il des comptes à rendre devant la justice ? Pour l’élu cela ne fait aucun doute. « Attaquons-les », a-t-il ajouté. « Attaquons-les parce qu'ils sont aujourd'hui des complices de Daech. On constate une radicalisation sur Internet et on ne s'attaque pas à la propagande. Imaginez que le journal de Daech soit distribué dans les kiosques parisiens ! Non. Non. Eh bien le journal de Daech est diffusé sur Facebook et Twitter. Et ils ne font rien. »

Lundi 25 juillet, le juge antiterroriste David Benichou posait le même constat sur France Inter. « Est-ce qu'on tolérerait, par exemple à la sortie du métro en France, que l'on ait la revue de Daech ? Non, on ne l'accepterait pas. On l'accepte sur Internet. » Et d’ajouter : « On a mis entre les mains des organisations terroristes des outils de propagande formidables. Tous les smartphones qui sont dans les poches de nos enfants déversent une propagande 24 heures sur 24 : YouTube, Twitter, Facebook… »

Facebook si prompt à supprimer un compte qui met en ligne une paire de seins aurait davantage de scrupule lorsqu’il s'agirait d'apologie du terrorisme ? La question vaut bien la peine d’être posée.

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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