La fachosphère a-t-elle remporté la victoire du net ?

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Par Marine Tertrais Modifié le 21 septembre 2016 à 22h36
Photo Fachosphere

Les journalistes Dominique Albertini et David Doucet, auteurs de « La fachosphère : comment l'extrême droite remporte la bataille du net », parru chez Flammarion, avancent que l’extrême droite aurait gagné la bataille des idées sur Internet. Mais qui sont ces acteurs de la « fachosphère » et qui représente-ils ?

« Fdesouche », le navire amiral des sites d'extrême droite ?

Comment expliquer le succès des sites Internet comme « Egalité et réconciliation », « Fdesouche », « Boulevard Voltaire » ou encore « Russia Today » ? C’est à cette question qu’ont souhaité répondre les journalistes de Libération et des Inrocks, Dominique Albertini et David Doucet. Selon eux, « les partisans de la fachosphère préfèrent l'appellation de 'réinfosphère' ». C’est « un concept marketing car la plupart des médias d'extrême droite en ligne sont des médias d'opinion », estime David Doucet, sur France Inter.

Selon lui, « Fdesouche » est le navire amiral des sites d'extrême droite avec plus d'1 million de visiteurs uniques par mois. Une fréquentation qui concurrence de près un grand nombre de sites d’informations mainstream. Durant leur enquête, les deux journalistes ont pu constater que l’ensemble des militants Front national fréquentaient régulièrement ce site. Un site qui ne créé pas de contenu mais qui est ce qu’on appelle un agrégateur de contenus. Par contre, il est clair que les informations, qui sont regroupées sur le site et qui viennent de médias divers, tournent autour de seulement trois axes : l’insécurité, l’immigration et l’islam.

« Un formidable outil pour pouvoir s’exprimer »

Le succès de ces sites s’expliquerait par le manque de représentation des idées nationales et patriotes dans les autres médias. « Au début des années 2000, Internet a représenté pour les militants d’extrême droite, un formidable outil pour pouvoir s’exprimer et parfois se défouler », expliquent les journalistes à nos confrères de Valeurs Actuelles. « C'est une concurrence inattendue pour les grands médias, qui intervient alors que la défiance à leur égard progresse dans l'opinion. »

Mais ont-ils pour autant remporté la bataille du net ? Rien n’est moins sûr. Pour se rendre sur ces sites, encore faut-il les connaître. Les sites Internet d’émissions populaires comme « On n’est pas couché », animée par Laurent Ruquier, ou « Quotidien », animée par Yann Barthès, rencontrent un succès très important à la télévision mais aussi sur le web. Certes les grands médias sont concurrencés par ces sites mais sur Google Actu, c’est toujours eux qui ont la plus belle part.

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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