Voilà déjà quelques semaines que le petit monde politico-médiatique s’affole autour d’une actualité : la venue du chef de l’Etat, sur France 2. Une émission, « Dialogue citoyen », pendant laquelle François Hollande répondra aux questions du peuple français représenté par… quatre « témoins ».
Elle aura fait parler d’elle cette émission, pourtant, il est fort à parier que les Français ne seront pas des millions devant leur poste de télévision, jeudi 14 avril. Au plus bas dans les sondages, le chef de l’Etat souhaite se lancer dans une opération séduction pour préparer le terrain pour sa possible candidature en 2017. Pour cela, il a souhaité être en contact direct avec les Français.
François Hollande va-t-il se faire « lyncher » ?
Quatre « témoins » ont donc été sélectionnés pour échanger avec le chef de l’Etat, sur le travail, le terrorisme et la crise démocratique. Un échange ponctué par les intervention de trois journalistes : David Pujadas, Karim Rissouli et Léa Salamé. Mais à quoi faut-il s’attendre ? « Cette émission, c'est n'importe quoi ! Hollande va se faire lyncher comme sur TF1 en novembre 2014 », a lancé un proche conseiller dans les colonnes du Point.
Mais rien n’est moins sûr. Alors qu’on apprenait en début de semaine que la syndicaliste FO Nadine Hourmant et l'agriculteur Nicolas Le Borgne avaient été retirés de la liste des « témoins », tout porte à croire que l’émission se passera sans encombre. Pas de « clash », pas d’interventions musclées, mais plutôt un échange courtois entre personnes « qui se respectent ». Karim Rissouli n’est-il pas un ami du fils du président ?
François Hollande va-t-il convaincre ?
Si François Hollande va chercher, malgré tout, à défendre son bilan et ses réformes, il devra se montrer extrêmement persuasif. « Beaucoup doutent de la capacité du chef de l’Etat à renverser la vapeur en vue de 2017, voire à se présenter à la présidentielle », constatent Bastien Bonnefous et Nicolas Chapuis dans les colonnes du Monde. « Lui président, les Français n’y croient plus », a titré de son côté Le Parisien/Aujourd’hui en France.
Alors pourquoi se prête-t-il à se jeu ? « Ses proches jurent qu’il n’est jamais aussi bon que lorsqu’il est dos au mur », avance Pierre-Alain Furbury dans Les Echos. « S’ils disent vrai, François Hollande a, ce jeudi, tout pour être au sommet de son art, tant il apparaît dans une impasse totale à un an de la présidentielle. »