Incendies à Calais : est-ce une tradition ou du vandalisme ?

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Par Marine Tertrais Modifié le 26 octobre 2016 à 19h19
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Le camp de réfugiés de Calais se vide peu à peu. Mais depuis 24 heures de nombreux incendies ont été déclenchés dans la jungle. Un casse-tête pour les pompiers que la préfète du Pas-de-Calais n’a pas souhaité dénoncer.

Des incendies traditionnels

Dans la nuit de mardi à mercredi 26 octobre, des incendies se sont déclenchés dans ce qui reste de la jungle de Calais. Un peu plus tard on apprenait que les migrants étaient à l’origine de ces incendies. « La raison principale c’est que les refugiés eux mêmes, quand ils quittent leurs cabanes ils préfèrent mettre le feu plutôt qu’attendre que la police les détruisent », a expliqué François Guennoc, un des responsables de l’Auberge des migrants, dans les colonnes du Monde. « C’est peut être un drôle de réflexe mais c’est une question de dignité. Mais c’est très dangereux parce que ça peut se propager très rapidement. »

Un constat partagé par Fabienne Buccio, la préfète du Pas-de-Calais. Selon elle, il s’agit d’une « tradition » des migrants afghans qui mettent « le feu à leur habitation au moment de la quitter ». Sur les réseaux sociaux, les internautes se sont indigné de cette acceptation d’un vandalisme caractérisé au nom d’une « tradition » inconnue jusqu’alors.

Des propos incompris au FN mais aussi du côté des associations

Très vite le Front national est monté aux créneaux pour dénoncer le laxisme de la préfète et exiger sa démission. « Le rôle d'une préfète n'est pas de constater, ni moins d'expliquer, des actes délictueux d'une telle gravité mais de faire respecter la loi de la République », a notamment estimé Florian Philippot. « Mme la préfète du Pas-de-Calais considèrera-t-elle demain que les centres d'accueil où vont être relogés des milliers de migrants aux frais de l'État peuvent être incendiés au nom de la 'tradition' ? »

De leurs côtés, les associations d’aide aux migrants ont interprétés ces incendies comme des gestes de colère et de désarroi. « Je ne comprends pas ces propos, je suis choqué et surpris », a notamment réagi Vincent de Coninck, responsable au Secours Catholique du Pas-de-Calais sur Europe 1.

Aucune sanction n’est donc à attendre de la part des autorités. On constate que c’est une « tradition » et on ne cherche pas de coupable. De nombreuses « traditions » sont interdites sur notre sol. Faut-il les taire au nom du multiculturalisme ? La question se pose.

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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