Peut-on insulter la mémoire du père Jacques Hamel, juste pour rire ?

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Par Marine Tertrais Modifié le 29 juillet 2016 à 22h00
Julie Le Goic

Après la mort du père Jacques Hamel, martyrisé par de jeunes terroristes, Julie Le Goïc, une élue brestoise a trouvé amusant de faire une blague d’un goût plus que douteux sur Twitter. La réaction des internautes a été immédiate.

Comment rire après un tel attentat ?

En France quand un vieux prêtre se fait assassiner, certains trouvent amusant de se moquer et de faire des blagues d’un goût pour le moins douteux. « Du coup, le prêtre mort en martyr, il a le droit à 70 enfants de chœur au Paradis ? » a posté Julie Le Goïc, une élue brestoise, sur son compte Twitter. Un message qui a attiré la colère de nombreux internautes épouvantés sur le cynisme d’un tel message, au vu des circonstances.

En réaction, le numéro de téléphone de la mairie de Brest a circulé sur les réseaux sociaux ainsi que l’adresse mail de l’élue et, en quelques jours, Julie Le Goïc a été l'objet d'insultes, de menaces et d'appels à la démission. Loin de nous l’idée de défendre les insultes anonymes mais force est de constater qu’après une attaque aussi violente, la moindre des choses aurait été de se taire ou de dénoncer la barbarie terroriste.

Peut-on rire de tout en toute circonstance ?

« 2016, tu fais une blague potache sur un prêtre mort et on te menace de viol. Bande de crétins, vous ne valez pas mieux que les terroristes », s’est-elle défendue sur Twitter. Mais qu’aurait-elle pensé, cette même conseillère municipale, si un élu Front national avait fait une blague de si mauvais goût au sujet des victimes de Mohamed Merah ? Apparemment, certains attentats sont plus drôles que d'autres.

« Dans le but d'apaiser les tensions entre communautés, j'espère que les tueurs étaient d'anciens scouts abusés par le prêtre », a-t-on pu lire sur le compte Twitter du journaliste de Libération Alexandre Hervaud. Dans quelle société vivons-nous ? Ne sommes-nous plus capables de respecter nos morts, qui plus est quand ils ont été assassinés de manière épouvantable ? A la tristesse des événements s’ajoute un sentiment de gène que le silence coupable de nos contemporains ne vient pas apaiser.

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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