Jean-Marc Ayrault est-il à sa place au Quai d’Orsay ?

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Par Marine Tertrais Modifié le 21 juillet 2016 à 16h23
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On sait bien que Jean-Marc Ayrault n’était pas le premier choix de François Hollande pour remplacer Laurent Fabius mais force est de constater que depuis sa nomination au ministère des Affaires étrangères, l’ancien maire de Nantes n’a pas brillé par son talent diplomatique et politique.

Il confond Bachar el-Assad et Saddam Hussein

Se souvient-on de l’époque où Jean-Marc Ayrault était Premier ministre ? Sa discrétion et son manque de charisme ont rapidement été effacés par un Manuel Valls qui ponctue son action politique de coups d’éclats médiatiques. Et depuis sa nomination au Quai d’Orsay, on ne peut pas dire qu’il ait fait beaucoup entendre sa voix. Ah si ! Le 14 juillet, les médias ont parlé de lui parce qu’il avait fait une bourde.

Et quelle bourde ! Le chef de la diplomatie française a juste confondu Bachar el-Assad et Saddam Hussein. Embarrassant. « Il y a un autre sujet dont nous avons parlé avec John Kerry, c'est la paix en Syrie », avait-il lancé au micro de France 2. « Le drame d'Alep qui est aujourd'hui encerclée, assiégée par les troupes de Saddam Hussein, avec l'appui des forces russes. Il faut à tout prix obtenir un cessez-le-feu pour que les négociations reprennent à Genève. »

Et ce n’était pas la première confusion du ministre. Au micro de France Inter, en mars, il avait fait mention du groupe djihadiste « Jamal al-Nosra ». Un groupe qui n’existe pas. Vous vouliez parler du Front al-Nosra, présent en Syrie et en Irak, Mr Ayrault ?

Et se fait remettre en place par Recep Erdogan

Très récemment, une nouvelle affaire lui a fait perdre un peu plus de crédibilité. Après le coup d’Etat manqué en Turquie, qui en entraîné l'arrestation de 2839 militaires et de plusieurs hauts magistrats, le ministre des Affaires étrangères français a estimé qu'il « fallait condamner le coup d'État en Turquie, c'est la moindre des choses ». Mais « nous voulons que l'État de droit fonctionne pleinement, ce n'est pas un chèque en blanc pour Recep Erdogan », avait-il ajouté.

Une sortie qui n’a pas été du goût du chef d’Etat turc qui n’a pas hésité à le remettre à sa place. « Il devrait se mêler de ses affaires », a lâché Recep Erdogan dans une interview à Al-Jazeera. « Est-ce qu'il a l'autorité pour faire ces déclarations à mon propos ? Non, il ne l'a pas. S'il veut une leçon de démocratie, nous pouvons aisément lui donner ». On ne saurait être plus sévère.

François Hollande n’aurait-il personne dans son entourage qui pourrait remplir sérieusement le poste de ministre des Affaires étrangères ? Ce n’est pas comme si la situation de crise sur le plan international l’exigeait...

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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