La défaite en politique, l’injustice comme blessure

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Par Florian Silnicki Publié le 10 mai 2017 à 5h00
Marine Le Pen

On se souvient des larmes et de la suffocation de Ségolène Royal, perdue devant les caméras. On se souvient aussi de l'insupportable déception de Nicolas Sarkozy en 2012 dissuadé par son équipe de dire qu'il ne reviendrait plus sur la scène politique. L'avenir leur donnera raison.

Les urnes ont désigné Marine Le Pen comme la perdante, à l'issue de cette campagne aussi difficile qu'inédite. Au lieu de s'inspirer d'Henri Ford en pensant qu'échouer, c’est avoir l’opportunité de recommencer de manière plus intelligente une campagne électorale, les hommes et les femmes politiques se réfugient souvent dans une rancoeur et une colère contre les électeurs "infidèles", 'ingrats" ou préfèrent désigner un ennemi à l'origine d'un complot contre leur candidature, sans doute pour ne pas sombrer. L'échec électoral n'appelle ni coupable, ni excuse.

Ces candidats devront garder en tête qu'un résultat électoral n'a jamais rien de personnel et que les électeurs ne sont jamais les fautifs. La politique est ainsi faite. La défaite d'aujourd'hui constitue un socle pour construire la réussite de demain. Il est toujours utile de rappeler à l'homme ou à la femme politique qui vient de subir une défaite électorale l'un des quatre accords toltèques : Ne réagis à rien de façon personnelle.

Il faut aussi noter que défaite en politique est d'autant plus dure qu'elle est aussi ritualisée que taboue et peu anticipée par les candidats qui peuvent difficilement penser à la défaite pendant la campagne tant elle demande de l'énergie et de l'investissement. Rappelons nous qu'avant de parvenir à l'Élysée, en 1981, François Mitterrand a subi deux échecs au second tour de la présidentielle.

Remémorons-nous aussi le parcours de Jacques Chirac, qui figure parmi les personnalités préférées des Français. Tout n'a pas toujours été si enthousiasmant pour cet homme politique qui a également subi deux échecs successifs. « Les Français n'aiment pas mon mari » , se désolera même Bernadette Chirac.

La défaite en politique c'est une profonde éraflure. François Hollande, actuel locataire de l'Elysée, évoqua même "une dégradation publique" de son image lors d'une défaite en Corrèze. Gardons en tête ce que nous a appris John Wooden, le plus célèbre coach sportif au monde "Le succès n’est jamais définitif, l’échec n’est jamais fatal. C’est le courage qui compte."

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Expert en communication, Florian Silnicki a conseillé plusieurs personnalités politiques avant de fonder l'Agence LaFrenchCom.

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