Pain au chocolat : Jean-François Copé fait à nouveau parler de lui

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Par Marine Tertrais Modifié le 24 octobre 2016 à 11h46
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Pour Jean-François Copé, candidat à la primaire de la droite et du centre, un pain au chocolat coûte « 10 ou 15 centimes d'euros ».

15 centimes le pain au chocolat ?

On se souvient de l’immense polémique qu’avait provoquée Jean-François Copé quand il avait évoqué la pression que certains musulmans faisaient subir aux élèves qui voulait manger leur pain au chocolat dans la cour, pendant le ramadan. Aujourd’hui, c’est un auditeur d’Europe 1 qui a souhaité l’interroger sur le pain au chocolat mais juste pour savoir si le candidat à la primaire de la droite et du centre, et par conséquent à la présidence de la République, connaissait le prix du pain au chocolat.

Au milieu de rires trahissant un certain malaise, voilà que Jean-François Copé avance un prix : « aux alentours de 10 ou 15 centimes ». On aimerait bien connaître sa boulangerie, parce que chez nous, le pain au chocolat nous est facturé entre 1, 10 € et 1, 50 €. « Je suis loin du compte. Je ne vais pas en acheter souvent, c'est un peu calorique », a-t-il tenté pour se rattraper. On aurait voulu savoir s’il connaissait le prix du ticket de métro, d’une baguette de pain, d’un litre d’essence ou d’un kilo de pommes, mais on aurait craint la réponse.


Le prix d’un pain au chocolat ? "10 ou 15... par Europe1fr

Des candidats si éloignés du quotidien des Français.

« Il a été ministre du Budget, il veut diriger la France et il ne sait pas combien coûte un pain au chocolat », a ironisé Nicolas Canteloup, prenant la voix de Jean-Pierre Elkabbach, dans sa chronique La Revue de presque, quelques minutes après l’interview. On trouverait cela très drôle si ce n’était pas si préoccupant. Comment faire confiance à des candidats si éloignés du quotidien des Français ?

Cette petite histoire n’est pas sans nous rappeler une certaine Nathalie Kosciusko-Morizet, en 2012. Elle était alors porte-parole du candidat Nicolas Sarkozy et ancienne ministre des Transports et avait évalué de prix du ticket de métro à « 4 € et quelques ». « Quand on est ministre, on prend peu le métro, c'est vrai, je le reconnais », s’était-elle défendue. « Et quand on le prend, on a le métro gratuit, notamment quand on est ministre des Transports ».

On ne reprochera ni à Jean-François Copé, ni à Nathalie Kosciusko-Morizet de ne pas acheter eux-mêmes leur pain mais on s’interrogera sur leur capacité comprendre les préoccupations des Français. Comment parler de revalorisation du SMIC, par exemple, si on ne saisit pas le pouvoir d’achat que ce salaire donne aux Français ?

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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