Le président du Parti chrétien-démocrate et candidat à la primaire de la droite et du centre n’exclu pas de voter pour Marine Le Pen si elle devait se retrouver au 2nd tour face à Alain Juppé. Un positionnement qui n’est pas passé inaperçu.
En finir avec le cordon sanitaire autour du FN
La Haute autorité de la primaire de la droite et du centre vient de rappeler à l’ordre Jean-Frédéric Poisson après des déclarations dans le magasine Lyon People. A la question « pour qui appelleriez-vous à voter lors d’un éventuel second tour opposant le candidat Les Républicains à celle du Front national ? », le président du Parti chrétien-démocrate a répondu : « On verra ».
« Plus je vois évoluer Alain Juppé, plus je me dis que le projet de société multiculturelle qui a mis la France par terre est décidément à côté de la plaque », a-t-il ajouté. « Il peut se passer beaucoup de choses en six mois. » Ce n’est pas la première fois que Jean-Frédéric Poisson se dit plus proche de certains membres du FN que des cadres des Républicains. Mi-octobre, dans un entretien à Valeurs actuelles, il avait estimé qu'il fallait « en finir avec le cordon sanitaire autour du FN qui n'a ni sens, ni raison d'être ».
Le souci c’est qu’il a signé une charte pour participer à la primaire. Une charte qui l’engage « à soutenir publiquement le candidat à la présidence de la République désigné à l’issue de la primaire et à prendre part à sa campagne ».
Un rappel de ses engagements
Et c’est bien pour cette raison que la Haute autorité a cru bon de lui rappeler les règles du jeu. « La Haute autorité a estimé utile de faire observer à monsieur Jean-Frédéric Poisson qu’il est, comme chacun des candidats à la primaire, tenu au respect de l’engagement », a-t-elle estimé. « Le respect de cet engagement étant une des conditions de participation à la primaire, la Haute Autorité lui demande d’y veiller strictement à l’avenir. »
Il est donc clair pour Jean-Frédéric Poisson que s’il souhaite participer à cette primaire, il devra mettre ses convictions de côté et soutenir le projet du candidat de la droite même s’il est « à côté de la plaque ». Selon Poisson, Juppé « emporte avec lui une dérive communautariste qui est sans doute le mal le plus grand dont la France doive se préserver ». « Si nous en sommes là des problèmes de l'immigration, c'est par un certain nombre de décisions prises ou non prises depuis trente ans », a-t-il ajouté dans les colonnes de Lyon People. Dur dur de soutenir Alain Juppé après un tel positionnement en effet.