Pourquoi François Fillon est plus social-libéral que libéral ?

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Par Pascal de Lima Modifié le 25 novembre 2016 à 19h16
Paris
6 millionsLe modèle social actuel génère 6 millions de chômeurs et 2 millions de jeunes sans formation.

A en croire un certain nombre de commentateurs, François Fillon serait un méchant libéral. A tel point qu’on tente de le comparer à Margaret Thatcher. Cette phobie n’a aucun sens. Après le débat de ce soir, le programme de François Fillon est en réalité, un programme social-libéral.

Où se trouve le libéralisme de François Fillon ? C’est simple, que sur la question de la fin des 35H et des mesures d’assouplissement du licenciement. Ceci, pour faciliter les recrutements et ajuster infine le nombre d’heures travaillées pour l'ajuster au carnet de commandes. Ces deux mesures non seulement sont communes aux deux candidats du PR, mais aussi bien présentes dans la loi El Khomri, qui si mes informations sont justes, appartient bien au Parti socialiste...

En réalité, le reste est un ensemble de mesures d’administration de l’économie notamment par la fiscalité. Certaines mauvaises langues appelleront cela des cadeaux fiscaux, il s’agit en réalité de proposer une politique économique d’abaissement des charges très cohérente avec le diagnostic économique du mal français, c’est-à-dire un fort déficit commercial et une offre inférieure à la demande en territoire France dans un contexte qui est celui d’une économie de marché depuis des décennies. Cela n’a rien de libéral, pas plus que les mesures de relance de la dépense publique keynésiennes ne sont communistes !

François Fillon appartient donc au corpus de l’économie du ruissellement. Par l’abaissement du coût du travail, on stimule la compétitivité et on rétablit les marges des entreprises (qu’ont fait les socialistes avec le CICE et la récente inflexion de la courbe du chômage ????). Dès lors, on peut investir et recruter. L’aspect social et l’ascenseur de l’égalité des chances se trouvent là : trouver un emploi. C’est l’économie du ruissellement.

Le méchant libéral, qui ne fait qu’administrer une économie par une théorie qui elle, au moins, est cohérente avec sa posture depuis de nombreuses années, ne proposerait rien quant aux situations de précarité, notamment les jeunes et les plus démunis ?? Ce soir nous avons la réponse, François Fillon est un social-libéral, pas un libéral. La liberté sur le marché du travail et dans l’accomplissement des activités managériales des entreprises est complétée par un sain principe d’égalité des chances : la fonction publique est mise à égalité avec le privé, ni plus ni moins. Le modèle social est réévalué sévèrement. Il génère 6 millions de chômeurs, et deux millions de jeunes sans formation, un modèle qui se traduit notamment par le déclassement des classes moyennes. Nous précisons que nous avons 8,5 millions de pauvres en France qui vivent sous le seuil de pauvreté et qu’il n’existe pas moins de 1 million de travailleurs pauvres. Enfin, le principe de précarité apparaît ce soir dans l’alternance pour les jeunes et dans les complémentaires santés : « Il faut mener une franchise universelle et transmettre aux complémentaires privées le reste des dépenses", remarque-t-il. Enfin, je veux mettre en place un bouclier de santé pour que les personnes à revenus modestes ne soient pas contraintes de s’affilier à des mutuelles". On peut juste regretter qu’il n’évoque pas la question du revenu universel, la boucle aurait été totalement bouclée…

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Chef économiste, Economiste de l'innovation, knowledge manager des cabinets de conseil en management (20 ans). Essayiste et conférencier français spécialiste de prospective économique, mon travail, fondé sur une veille et une réflexion prospective, porte notamment sur l'exploration des innovations, sur leurs impacts en termes sociétaux, environnementaux et socio-économiques.Responsable de l'offre "FUTURA : Impacts des innovations sur les métiers de demain". Vision, Leadership, Remote of Work, Digital as Platforms...secteurs Banque Finance Assurance, PME TPE, Industrie et Sport du Futur.Après 14 années dans les milieux du conseil en management et systèmes d’information (Consultant et Knowledge manager auprès de Ernst & Young, Cap Gemini, Chef Economiste-KM auprès d'Altran - dont un an auprès d'Arthur D. Little...), je fonde Economic Cell en 2013, laboratoire d’observation des innovations et des marchés. En 2017, je deviens en parallèle Chef Economiste d'Harwell Management.En 2022, je deviens Chef économiste de CGI et Directeur de CGI Business Consulting.Intervenant en économie de l'innovation à Aivancity, Sciences po Paris, ESSEC, HEC, UP13, Telecom-Paris... et Conférenciers dans le secteur privé, DRH, Directions Métiers...J'ai publié plus de 300 tribunes économiques dans toute la presse nationale, 8 livres, 6 articles scientifiques dans des revues classées CNRS et j'interviens régulièrement dans les médias français et internationaux.Publication récente aux éditions FORBES de « Capitalisme et Technologie : les liaisons dangereuses – Vers les métiers de demain ».Livre en cours : "La fin du travail"Site personnel : www.pascal-de-lima.com

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