Présidentielle : Montebourg, la candidature qui dérange le pouvoir

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Par Marine Tertrais Modifié le 23 août 2016 à 17h21
Arnaud Montebourg Presidentielle Candidat 2017

Arnaud Montebourg a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle mais son indépendance et ces dernières déclarations font grincer des dents du côté de l’exécutif.

« Un 21 avril puissance 20 »

L’exécutif s’attendait à la candidature de l’ancien ministre de l’Economie Arnaud Montebourg mais avait-il prévu que se dernier s’attaque avec autant de virulence à la politique du chef de l’Etat ? Mardi 23 août, sur BFMTV et RMC, Arnaud Montebourg n’a pas hésité à recommander à François Hollande de ne pas se présenter à sa propre succession : « Je lui ai dit qu'il fallait qu'il prenne la décision qui s'impose ». « Mais quelle est la décision qui s'impose, qu'il ne soit pas candidat ? », insiste Jean-Jacques Bourdin. « Je crois que vous avez deviné mes pensées », ironise le candidat socialiste. « J'écoute les Français, je vis au milieu d'eux, travaille avec eux, je vois quand même la colère très présente, l'inquiétude aussi et l'absence d'espoir », poursuit-il.

Et d’ajouter : « Je pense que le moment est venu d'assurer le renouvellement des projets des hommes, des femmes et de le faire maintenant, sinon nous risquons un 21 avril puissance 20 ». Selon lui, François Holande ne peut pas, en l’état, battre une nouvelle fois Nicolas Sarkozy. « Je pense qu'il est possible de battre Nicolas Sarkozy, mais on ne peut pas battre Nicolas Sarkozy avec la faiblesse issue d'un bilan quinquennal ». On ne saurait être plus clair.

Des déclarations qui dérangent

Un positionnement qui n’a pas manqué de faire réagir côté socialiste, à commencer par le Premier ministre en personne : « J'ai moi-même été candidat à la primaire du PS, quand nous étions dans l'opposition en 2011, donc je ne contesterai à personne le droit de se lancer », a estimé Manuel Valls dans un entretien à l’Express. « Mais chacun doit réfléchir au rôle qu'il entend jouer. Il faut un grand esprit de responsabilité. Il faut être à la hauteur des enjeux, pour la gauche bien sûr, mais d'abord pour la France ».

Et d’interroger : « Pourquoi, après avoir été solidaires et participé à l'action gouvernementale, une telle violence dans les mots, qui ne sert ni leur démarche, ni la gauche ? »

Quant à Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement, il lui a conseillé « de ne pas tomber dans l'abaissement improductif », en écho avec le nom de son ancien ministère du « Redressement productif ». Arnaud Montebourg représente-t-il un réel danger pour l’exécutif ? C’est tout ce que ces réactions laissent penser…

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Marine Tertrais est journaliste à Economie Matin depuis 2015, après être passée successivement par Jol Press, et Atlantico.

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