Désormais, « COM’ » et « Paraître » font la « politique » !

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Par Jacques Martineau Modifié le 19 août 2018 à 18h29
Loi Fake News Mensonges Medias

Les hommes politiques sont plus habitués à informer qu’à communiquer. Depuis des années, les pouvoirs en place, tant en France qu’à l’étranger, ont toujours choisi cette solution devant la complexité des sujets à traiter. Le « tout » se fait avec l’ensemble des apparats indispensables devant les médias, la presse à l’insu des citoyens.

A chacun sa propre façon de communiquer

En politique, communiquer est un « Art » qui n’est pas à la portée de tous. Chacun est libre de s’y référer et d’imaginer le maîtriser. Dans les faits cet « Art » est difficile. En général pour l’élu, majorité ou opposition, responsable de Parti ou pas, la communication lui permet de confirmer son rôle, son influence et la pertinence de ses propos publics ou au Parlement, assemblée ou sénat. Il veut exposer son point de vue, en cherchant à convaincre. Sauf conditionné ou sous surveillance, il s’affirme de « bonne foi ».

Les « rendez-vous » officiels programmés trouvent leur place dans la presse, écrite ou audio-visuelle. Le Chef de l’Etat par son statut est hors catégorie. Le gouvernement bénéficie des tribunes nécessaires. L’opposition se doit de trouver elle-même ses propres créneaux d’expression.

Le « paraître » pour convaincre, une priorité abusive de la « COM’ »

Le « culte de l’image » est désormais essentiel. Il occupe une place prépondérante. C’est de la « COM’ » pure et simple, souvent abusive. Le « paraître » pour convaincre est devenu une priorité. Les « tweets », les « vidéos », les « selfies » et les « bains de foule », maîtrisés par le communiquant, y trouvent leur compte. La politique « spectacle » occupe les magazines, les écrans, les radios et les réseaux sociaux. En conséquence, les sondages d’opinion, exploitables à « toutes les sauces », sont les références et tiennent le « haut du pavé ».

L’Exécutif, les Parlementaires, majorité et opposition, se délectent de tous ces modes de « fausse » communication. On les qualifie de « fake news ». Le mot « mensonge » ne fait plus partie du vocabulaire. Au delà des flagorneries d’une presse servile, le « couac » ou le « parler pour ne rien dire » décrédibilisent le propos. Le « dit », le « non dit », la « langue de bois » comme le « silence » avéré, font redouter la « manipulation » et la « démagogie ». Parler d’objectivité devient un « leurre ».

Le résultat se traduit par des interprétations contradictoires à l’origine de conflits. La décision « directe » officielle dérange quand elle est mal ou pas du tout expliquée. Les différents mouvements sociaux, salariés, syndicats et patronat, témoignent régulièrement leurs incompréhensions et de leurs mécontentements avec des manifestations, des blocages et des grèves. Face à cela, les comportements du « Pouvoir » favorisant l’indifférence, l’arrogance, le mépris et la suffisance ne sont pas les meilleurs arguments pour convaincre ! Mais, pour beaucoup, l’« image » et la « carte postale » corrigent ces comportements.

Le rôle de la presse et des outils de communication…

Au-delà de la presse d’opinion sur laquelle il s’appuie, le Politique doit convaincre et mettre en cause ses adversaires, quitte à tromper l’opinion publique. Les journalistes, les éditorialistes et les nombreux pseudo-experts « politiques », toutes tendances confondues, reprennent en boucle les slogans et complètent le décor au travers d’une analyse sémantique exacerbée des textes sans en maîtriser le sens caché. La notion de discussions en « off » autorise aussi d’autres interprétations.

Les réseaux sociaux, Facebook et Twitter, pour ne citer qu’eux, se chargent d’apporter leurs propres commentaires acérés. Ils complètent un pseudo-débat citoyen en coulisses que les médias, radios, TV et chaînes d’info en continu ne manquent pas de relayer à nouveau pour faire de l’audience.

En conclusion

Les moyens de communication font maintenant partie des données. Ils enrichissent ou faussent quelque part le débat. Tous ces ingrédients ne doivent pas empêcher une authentique communication plus orientée sur le fond (le message) et le contenu (les mots pour le dire), même si la forme (la façon de le présenter) a toute son importance. Bien communiquer n’est pas pour autant synonyme de réussite. Mais le plus important pour assurer sa crédibilité demeure la conviction dans les propos et l’honnêteté dans les faits. La confiance et la considération ont toujours été les meilleurs alliées.

Cette communication des politiques comme des médias, perturbée et déformée, fait partie d’un « nouveau » débat démocratique qui peut perdre tout son sens. Les politiques assument la totale responsabilité de cette « absence » de réelle communication. Ils préfèrent « communiquer sans agir » ou bien « agir sans communiquer ». Mais attention, plus personne n’est ou ne sera dupe. Et c’est le choix du Politique que de s’affranchir ou non de ce mal chronique non maîtrisé qui va finir par s’aggraver...

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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