Le président Donald Trump affronte sa première vague de sondages visant à établir sa cote de popularité après ces cent premiers jours à la Maison-Blanche. Soutien, rejet, voire honte : les politiques engagées par le 47ᵉ président américain sont loin de faire l’unanimité, tant chez ses opposants que ses partisans.
Colère, regrets, soutien… : Trump face à ses 100 premiers jours

Investi pour un second mandat le 20 janvier 2025, Donald Trump suscitait des attentes considérables au sein de son électorat conservateur et d’innombrables craintes chez ses détracteurs. Cent jours plus tard, il est l’heure de faire son premier bilan, du moins sur l’appréciation qu’ont les Américains à l’égard de ses premières mesures.
Une cote de popularité en net recul
Le premier marqueur politique notable est l’ampleur du malaise ressenti au sein de la population électorale. 56 % des électeurs américains déclarent éprouver de la honte vis-à-vis de Donald Trump, selon l'étude Ifop pour NYC.eu (29 avril 2025). Ce sentiment dépasse largement les frontières partisanes traditionnelles, touchant même 23 % des électeurs Républicains. Plus dans le détail, 24 % des électeurs ayant voté pour Trump en 2024 regrettent leur choix. Chez les moins de 35 ans, cette proportion atteint 33 %, et 38 % chez les Afro-Américains.
Le taux d’approbation du président Trump semble lui aussi partir : 44 % des électeurs américains approuvent « la façon dont Donald Trump gère ses fonctions de président », son plus faible niveau depuis janvier. Cette dynamique affecte particulièrement :
- les électeurs masculins (-9 points, à 48 %),
- les électeurs noirs (-9 points, à 14 %),
- les électeurs indépendants (-9 points, à 32 %).
À titre de comparaison, en France, Emmanuel Macron ne recueille actuellement plus que 26 % de soutien - 23 % pour le Premier ministre, François Bayrou - selon le dernier sondage Odoxa - Mascaret pour Public Sénat (29 avril 2025).
Un pouvoir politique en dissonance sur les affaires internationales
La stratégie étrangère de Donald Trump, notamment sur le dossier ukrainien, expose une ligne de fracture marquée avec l’opinion publique. Alors que la Maison-Blanche privilégie un rapprochement avec Moscou et une réduction de l’aide à l'Ukraine. 66 % des électeurs américains souhaitent poursuivre le soutien militaire et financier à l'Ukraine.
Ce décalage est d’autant plus politique que 57 % des électeurs républicains eux-mêmes soutiennent la poursuite de cette assistance.
À titre de comparaison, en France, 60 % des Français se déclarent favorables à la poursuite de l'aide à l'Ukraine.
Une politique économique qui divise
Autre sujet hautement politique et brûlant : la hausse des tarifs douaniers américains sur les produits étrangers importés, initiée au début du mois d’avril par Donald Trump. Là aussi, l’électorat américain est divisé : un Américain sur deux la désapprouve. En revanche, et toujours selon le sondage Ifop pour NYC.eu, la polarisation sur le sujet est nette :
- 76 % des Démocrates y sont opposés,
- tandis que cela concerne seulement 17 % des Républicains.
Sans grande surprise, 72 % des Français désapprouvent la politique économique du président américain, ce qui ne fait que confirmer la désaffection massive du Vieux continent à l'endroit de Trump.
Une légitimité sociétale consolidée sur les enjeux d'identité
Sur les thématiques sociétales, l'administration Trump conserve une forte base d’appui :
- 62 % des électeurs américains soutiennent l’interdiction d’accès aux sports féminins pour les personnes transgenres,
- 57 % approuvent la redéfinition binaire du sexe.
En France, ces mesures sont bien moins soutenues : seulement 38 % des Français approuvent la définition légale du sexe en deux catégories.
D'autre part, concernant l’immigration, 56 % des électeurs américains soutiennent l’expulsion des migrants en situation irrégulière, tandis que seuls 35 % approuvent la remise en cause du droit du sol.
Une polarisation identitaire durable
Cent jours après son retour au pouvoir, Donald Trump gouverne un pays particulièrement polarisé, où l'adhésion politique repose moins sur les programmes que sur l'identité partisane.
Comme l'analyse en effet François Kraus, directeur du Pôle Politique & Actualités de l'Ifop, « l’appartenance partisane devient une identité sociale globale qui détermine les positions sur pratiquement tous les sujets ».