Le nombre d’IVG n’a jamais été si haut en France

Le nombre d’Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG) en France a atteint en 2023 un seuil jamais observé depuis les années 1990. Cette hausse survient après une période de stagnation liée à la pandémie de Covid-19.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 28 septembre 2023 à 12h24
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35 % des femmes ont recours à l'IVG dans leur vie

Interruptions volontaires de grossesse en France : au niveau le plus haut depuis 30 ans

Dans le cadre de la journée mondiale du droit à l'avortement (28 septembre), la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) a publié, mercredi 27 septembre, une étude sur la pratique de l'IVG en France pour l'année 2022. D'après la Drees, le nombre d'interruptions de grossesse volontaire est le plus haut des trente dernières années : 234 300 IVG en 2022 (+17.000 par rapport à 2021). Pendant et après la crise sanitaire de 2019, le nombre d'interruptions de grossesse volontaires avait stagné. Mais depuis, « tous les indicateurs augmentent et retrouvent un niveau comparable, voire supérieur, à celui d'avant le Covid-19 », indique l'étude. Selon la Drees, la majorité des IVG s'effectuent à moins de huit semaines de grossesse (55%) et 76% à moins de dix semaines. Les méthodes médicamenteuses (permises depuis 2005) permettent d'interrompre une grossesse jusqu'à la septième semaine. Les femmes privilégient cette méthode qui représente 78% des interruptions de grossesse volontaires en France.

Les jeunes femmes qui ont entre 20 et 29 ans sont celles qui ont le plus recours à l'interruption de grossesse volontaire : 26,9 IVG pour 1.000 femmes. Ce chiffre augmente davantage pour les femmes qui ont plus de 25 ans : 28,6 IVG pour 1.000 femmes. Selon les conclusions de l'étude, la loi Gaillot de mars 2022, qui allonge le délai légal de la pratique de l'IVG (le faisant passer à 14 semaines au lieu de 12) ne permet pas d'expliquer cette hausse : les IVG les plus tardives ont augmenté de 1,5% sur l'année 2022.

L'IVG en France

L'étude met en exergue les disparités territoriales. Certaines régions ont enregistré un nombre d'interruptions volontaires de grossesse jusqu'à deux fois plus élevé que d'autres : 11,6% en Pays de la Loire contre près de 23% en Provence-Alpes-Côte-d'Azur. Dans les DROM, le nombre d'IVG atteint des niveaux plus qu'alarmants : 48% en Guyane. Cela s'explique du fait que l'accès à cet acte médical « peut s'avérer complexe » dans certaines régions.

Autorisée en France depuis 1975 par la loi Veil, l'IVG était réservée aux « femmes en situation de détresse ». Depuis la dépénalisation de l'avortement, certaines personnes voient dans l'évolution de la loi Veil une « banalisation de l'avortement ». Selon l'INED, 33% des femmes ont recours au moins une fois à l'IVG au cours de leur vie, et 9,5% y ont recours plus d'une fois.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin depuis septembre 2023.

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