Après Arras, que va faire le gouvernement ?

Après l’attentat tragique survenu à Arras, une journée d’hommage et de recueillement a réuni une nation meurtrie. Cependant, au-delà de ces moments de tristesse, des questions politiques cruciales se posent, avec des propositions de changements législatifs et des tensions émergentes.

Adelaide Motte
Par Adélaïde Motte Publié le 16 octobre 2023 à 12h33
Arras

A Arras, la France touchée au cœur. Toute ? Non

Lundi 16 octobre, des rassemblements et hommages ont lieu dans toute la France à Dominique Bernard, professeur de lettres tué à Arras vendredi 13 octobre par un tchétchène de 20 ans fiché S pour radicalisation. Un agent d'entretien a également été blessé au thorax et à la tête et placé en situation d'extrême urgence, et une deuxième victime était en urgence relative. Sans compter les personnes en état de choc, pour lesquelles une cellule psychologique a été ouverte.

Hommages politiques, minute de silence à 14h dans les établissements scolaires, tout est fait pour que les Français prennent conscience du drame qui s'est produit. Un objectif qui n'a rien d'anodin. Comme cela avait déjà été le cas après l'assassinat de Samuel Paty, beaucoup sont indifférents, voire se réjouissent. Certains élèves ne voient dans l'attentat d'Arras qu'une bonne occasion de commencer les cours moins tôt que d'habitude. Lundi matin, une alerte à la bombe a même perturbé l'hommage que le lycée Gambetta-Carnot, où enseignait Dominique Bernard, voulait rendre à son professeur. Selon Gabriel Attal, il s'agit de la 168e alerte de ce type depuis la rentrée, il y a quelques six semaines.

Le combat contre l'islamisme ne peut pas se tromper de cible

Dix personnes, dont l'attaquant et certains de ses proches, sont actuellement en garde à vue après l'attaque. Toutefois, l'action gouvernementale ne doit pas se cantonner à cette réaction. L'attentat d'Arras est le dernier d'une longue série qui comprend notamment les événements tragiques du Bataclan et l'assassinat de Samuel Paty. Le corps professoral rappelle l'auto-censure qu'il doit régulièrement appliquer pour éviter les débordements en classe, voire les incidents plus graves. Gabriel Attal, ministre de l'Education nationale, assure prendre le problème au sérieux. « J'ai vu des enseignants qui demandent plus de sécurité physique et intellectuelle pour ne jamais avoir à s'autocensurer par crainte de réactions ou de représailles face à leurs enseignements ».

A midi, Emmanuel Macron tenait une réunion de sécurité sur le format de celle de vendredi. Les chantiers sont pluriels. On peut imaginer la révision du système de renvoi des personnes sous Obligation de quitter le territoire français (OQTF) afin d'éviter les faits nommés divers qui émaillent régulièrement la presse locale, et parfois nationale. La question du traitement des fichés S se pose également, pour combattre les personnes jugées dangereuses avant qu'elles ne passent à l'acte. En revanche, les cours « de tolérance et de bienveillance » évoqués par Brigitte Macron laissent sceptique. Les islamistes se laisseront-ils amadouer par de tels outils ?

Adelaide Motte

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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