Industrie automobile : son avenir se jouera-t-il au musée national de Mulhouse ?

Le président de la République et Bruno Fuchs, président du Musée national de l’automobile de Mulhouse, mais aussi député MoDem, comptent bien par ce sommet international au musée de l'automobile de Mulhouse, positionner la France comme acteur clé du dialogue UE-industrie automobile.
Le musée de l'automobile de Mulhouse pour repenser l’avenir du secteur
Le Car Summit - Sommet International de l’Automobile, qui se tiendra les 13 et 14 novembre 2025 au Parc des expositions de Mulhouse, s’inscrit dans ce contexte d'inquiétude extrême pour l’industrie automobile européenne. Le choix de Mulhouse pour ce sommet international n’est en rien anodin puisque la ville abrite le Musée national de l’automobile, qui revendique la plus grande collection automobile au monde avec 243 000 visiteurs en 2023. Cet événement ne sera pas seulement un échange entre experts, mais un espace de dialogue et de réflexion ouvert à l'ensemble de la filière automobile, des décideurs politiques, des ONG, mais aussi au grand public.
Les discussions porteront sur plusieurs axes : les normes CO₂ européennes et leurs pénalités, la place des constructeurs européens face aux acteurs chinois et américains, ainsi que les défis sociaux et économiques engendrés par la transition énergétique imposée par l'Union européenne. Avec 13 millions d’emplois pour la filière automobile européenne, la question des fermetures d’usines et des licenciements massifs sera centrale. Le Sommet international de l'automobile du Musée de Mulhouse vise ainsi à devenir une tribune essentielle pour peser sur les décisions européennes, mais aussi à sensibiliser les consommateurs sur l'importance de cette transformation pour le secteur.
Une industrie automobile sous pression européenne
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé avoir lancé, jeudi 30 janvier 2025, le « dialogue stratégique » avec plusieurs constructeurs européens, notamment Volkswagen, BMW, Mercedes, Renault et Volvo à Bruxelles. Néanmoins, pour le moment, rien ne laisse à penser dans ses déclarations que les pénalités des normes CO2 - qui pourraient s'élever à 15 milliards d'euros dès cette année 2025 - à l'encontre des constructeurs européens seront supprimées, ni même reportées : « La question fondamentale à laquelle nous devons répondre ensemble est de savoir ce qu'il nous manque encore pour libérer le pouvoir d'innovation de nos entreprises et garantir un secteur automobile solide et durable. Ce jour marque le début d'un dialogue qui nous aidera à faire face aux changements à venir. Le résultat de ce dialogue sera un plan d'action complet que nous présenterons le 5 mars. Ce plan d'action tracera une voie claire qui permettra à notre industrie de prospérer en Europe et d'être compétitive sur la scène mondiale. »
Le tocsin sonne de plus en plus fort pourtant. Quatre jours après l'annonce de la première édition du sommet international du Musée de Mulhouse, trois ministres français, Marc Ferracci (Industrie), Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique) et Benjamin Haddad (Affaires européennes), ont adressé une lettre ouverte à Ursula von der Leyen, publiée dans Les Échos, pour lui demander d'assouplir les normes CO₂ et de reporter lesdites pénalités.
Le temps presse. Entre la concurrence chinoise, et américaine, qui pourrait bientôt être des plus agressives suite au retrait de Donald Trump des accords de Paris, le Sommet international de Mulhouse sera-t-il le prélude d'un changement des politiques européennes, ou une énième prêche dans le désert ?