Alors que le Parti socialiste s’apprête à déposer une motion de censure spontanée contre le gouvernement Bayrou après les déclarations de “submersion migratoire” du Premier ministre, le Rassemblement national confirme son refus d’y participer.
Motion de censure : Bayrou sauvé cette fois par le RN ?

Motion de censure : le RN ne fera pas tomber Bayrou et son gouvernement
La motion de censure qui s'apprête à être déposée par le Parti socialiste s'appuie sur l’article 49.2 de la Constitution et vise à sanctionner les déclarations de François Bayrou sur LCI le 27 janvier 2025 concernant le « sentiment de submersion » migratoire. Le Premier ministre est déjà actuellement fragilisé par l’affaire Bétharram, où il est soupçonné par Mediapart d'avoir caché sa connaissance des violences sexuelles envers des enfants cd l'établissement catholique des Pyrénées-Atlantiques depuis des dizaines d'années alors qu'il était parfaitement au courant. Pourtant, selon les déclarations sur LCI de Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme, cette motion déposée par les socialistes n’est qu’une « dispersion » politique. Pour lui, le PS tente de « faire croire qu’il lave plus blanc que blanc » après son refus de censurer le gouvernement sur le budget 2025 avec ses partenaires du Nouveau Front Populaire.
Si le RN refuse de soutenir cette motion, ce n’est pas par adhésion à la politique de François Bayrou, loin de là. Jordan Bardella, président du parti, avait déjà expliqué début février que son groupe ne chercherait pas à aggraver « l’instabilité » politique en votant des motions de censure sur des sujets budgétaires, bien qu’il ait reconnu « un budget extrêmement mauvais » proposé par le gouvernement de François Bayrou.
Thomas Ménagé, député RN du Loiret, l’a clairement affirmé sur France Inter : « Il y aura peut-être d'autres occasions de censurer le gouvernement. Nous, on ne se l'interdit pas dans les prochaines semaines ou dans les prochains mois. Mais l’heure n’est pas venue. »
Une situation toutefois délicate pour le Premier ministre
Pour le Parti socialiste, cette motion de censure est autant un acte de protestation qu’un test de crédibilité. En dénonçant la « trumpisation » et la « lepénisation des esprits » au sein du gouvernement, les socialistes cherchent à marquer leur opposition à la ligne dure assumée par François Bayrou sur l'immigration.
Cependant, cette initiative semble vouée à l'échec sans le soutien d'autres forces d'opposition. Le PS tente ainsi de réaffirmer son positionnement face à La France insoumise et au RN.
Le Premier ministre, déjà mis en difficulté par les révélations de l'affaire Bétharram, voit dans cette motion un coup supplémentaire porté à sa crédibilité. L’enquête, qui met en cause son action passée en tant que ministre de l’Éducation, lui vaut des critiques acerbes. Pourtant, François Bayrou a tenté de désamorcer la polémique en recevant les victimes et en promettant des mesures renforcées.
Malgré tout, cette sixième motion de censure depuis son arrivée à Matignon le 13 décembre 2024 semble une nouvelle fois vouée à l’échec.