Cinq ans après la séparation officielle avec l’Union européenne, une majorité de Britanniques exprime des regrets quant au Brexit. Un sondage de fin janvier 2025 de YouGov révèle que plus de la moitié d’entre eux se prononce en faveur d’un retour.
Brexit : désormais, plus de la moitié des Britanniques regrette d’avoir quitté l’UE

En 2016, le Royaume-Uni votait à 52 % pour quitter l’Union européenne. Aujourd’hui, seuls 30 % des Britanniques considèrent le Brexit comme une réussite. Ce revirement d’opinion marque-t-il le début d’un changement de cap ?
Un rejet croissant du Brexit parmi les Britanniques
Selon un sondage YouGov mené auprès de 2 225 personnes, seulement 30 % des Britanniques estiment aujourd’hui que le Brexit était une bonne décision. Ce chiffre représente le plus faible niveau de soutien au départ de l’Union européenne jamais enregistré. À l’inverse, 55 % des sondés souhaitent un retour dans l’UE, un pourcentage qui inclut même 20 % des électeurs ayant voté pour le Brexit en 2016.
Ce changement de perception s’explique par plusieurs facteurs. Depuis la sortie officielle du Royaume-Uni de l’UE le 31 janvier 2020, l’économie britannique est en difficulté : inflation élevée, difficultés d’approvisionnement et ralentissement du commerce avec l’Europe. Ces réalités ont fait évoluer l’opinion publique, notamment parmi ceux qui espéraient des gains économiques post-Brexit.
L’étude YouGov souligne une évolution significative dans la perception du Brexit au sein de la population britannique. Parmi ceux qui avaient voté pour quitter l’UE, 18 % reconnaissent aujourd’hui que ce choix était une erreur. À l’inverse, seuls 7 % des électeurs qui s’étaient prononcés pour le maintien dans l’UE en 2016 estiment rétrospectivement que le Brexit était une bonne idée.
En parallèle, 61 % des Britanniques considèrent que leur pays ne doit pas relâcher ses liens avec l’Union européenne. Si l’idée d’une réintégration complète reste à priori à l'écart, une volonté claire de rapprochement avec l’UE se dessine.
Keir Starmer refuse un retour
Le Premier ministre Keir Starmer, bien que favorable à une "réinitialisation" des relations avec Bruxelles, rejette fermement l’idée d’un retour du Royaume-Uni au sein de l’UE. "Nous devons améliorer notre relation avec l’Europe, mais sans revenir en arrière", a-t-il déclaré.
Bien que l’opinion publique évolue de plus en plus vers un désaveu envers le Brexit, un retour dans l’Union impliquerait de nouvelles négociations longues et incertaines, en plus d’un probable référendum. Par ailleurs, des divergences existent sur la manière dont un éventuel retour pourrait s’opérer : 64 % des Britanniques souhaitent un rapprochement avec l’UE sans réintégrer totalement le marché unique ou l’union douanière.
Si une majorité de Britanniques exprime aujourd’hui des regrets et une volonté de resserrer les liens avec Bruxelles, un retour dans l’Union européenne reste hautement hypothétique. L’UE pourrait-elle accepter une réadhésion rapide ? La question reste entière.
En attendant, le Royaume-Uni semble condamné à naviguer entre indépendance politique et impératifs économiques. Le Brexit, voulu comme un symbole de souveraineté, est désormais une source de divisions et d’incertitudes. Reste à savoir si cette tendance se confirmera dans les années à venir.