Défense : passer de l’intention à l’action contre le terrorisme

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Par Jacques Martineau Publié le 5 février 2015 à 5h00
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Les récents attentats terroristes en France, en ce début d’année, ont-ils fait prendre conscience à l’ensemble de nos compatriotes la nécessité de posséder les moyens de notre Défense armée, police, gendarmerie et renseignement ?

Si l’éxécutif et l’ensemble des politiques, majorité et opposition confondues ont montré une unanimité, en soutien à l’élan citoyen, dans l’intention, encore faut-il que cela se traduise dans les actes. Des premières mesures ont été annoncées par le gouvernement et le Chef de l’Etat. Attendons la suite…

Après les attentats, une réponse ferme et collective

La participation de dirigeants européens et étrangers à une marche de solidarité, si elle est nécessaire, n’est certes pas suffisante. La réponse doit être ferme et collective. Les interventions antiterroristes en Belgique ces jours-ci confirment ce besoin. Nous sommes tous concernés par une ceinture globale menaçante. Elle s’étend depuis l’Afghanistan et le Pakistan ; elle traverse le Moyen et le Proche Orient, au Sahel, se développe en Afrique centrale et dans le nord du Nigéria, avec un danger imminent d’expansion dans les pays limitrophes.

Bruxelles influe sur les choix économiques liés à la Défense

Si on ajoute à cela les centaines de milliers de réfugiés qui traversent la Méditerranée et entrent de manière irrégulière, laissant au passage des milliers de victimes, l’enjeu est considérable. Quel sens donner à un espace Schengen "passoire" qui doit être repensé dans sa totalité ? La Commission de Bruxelles, préoccupée par le budget de la France, avec le déficit et la dette, influe indirectement sur les choix impératifs qui conditionnent notre Défense. Que nos dirigeants européens commencent par mettre de l’ordre dans les dumpings "fiscal et social" qui règnent en maîtres sur un espace européen qui se cherche ! En sortant également les dépenses de Défense de leurs analyses technocratiques dépassées, le regard budgétaire serait encore différent.

L'armée demande un renforcement de ses moyens

Espérons que la Cour des comptes ne s’en mêle pas aussi de façon maladroite. Nos chefs militaires se sont exprimés à ce sujet. Ils l’ont fait à l’occasion de leur audition par les commissions parlementaires de la Défense. Ont-ils été écoutés ? La situation actuelle permettra-t-elle de réagir en revoyant dans son ensemble la loi de programmation militaire pour les années à venir ?

Club Espace 21 avait eu l’occasion lors d’un éditorial en novembre 2014 de référer à cette demande de renforcement de nos forces armées. Nous avons décidé de rappeler quelques propos de l’Association de soutien à l’Armée française (ASAF) qui prennent tout leur sens dans les circonstances actuelles : "L’armée, bien que très appréciée, est méconnue de la Nation et la suspension du service national est loin d’en être la seule cause. ?Depuis 30 ans, l’armée n’a cessé de se contracter comme peau de chagrin au point, qu’aujourd’hui, plus d’un tiers des départements n’a plus de garnison !" Ou encore "Comment les Français peuvent-ils comprendre ces opérations et leur justification en une minute au journal de 20 heures (…) Et s’ils ne comprennent pas ce qui se joue "là-bas", comment peuvent-ils soutenir leur armée ?"

Le risque d'implosion des armées françaises

En conclusion ils expliquaient que "l’état des armées présente à court terme un tel risque d’implosion qu’il est urgent d’arrêter la spirale infernale qui menace leur cohésion. Le haut commandement se doit donc d’intervenir avec force et clarté pour que les Français prennent conscience de la gravité de la situation, faute de quoi ceux-ci la découvriront lors d’évènements graves, dont la résolution nécessitera alors, une armée robuste et disciplinée qu’ils n’auront plus !" Les évènements d’aujourd’hui leur ont malheureusement donné raison. Il est urgent de réagir.

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Après un long parcours scientifique, en France et outre-Atlantique, Jacques Martineau occupe de multiples responsabilités opérationnelles au CEA/DAM. Il devient DRH dans un grand groupe informatique pendant 3 ans, avant de prendre ensuite la tête d'un organisme important de rapprochement recherche-entreprise en liaison avec le CNRS, le CEA et des grands groupes du secteur privé. Fondateur du Club Espace 21, il s'est intéressé aux problèmes de l'emploi avec différents entrepreneurs, industriels, syndicalistes et hommes politiques au plus haut niveau sur la libération de l'accès à l'activité pour tous. Il reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre National du Mérite et pour l'ensemble de sa carrière, le ministère de la recherche le fera chevalier de la Légion d'Honneur.

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