Économie et Diplomatie : Annie Genevard répond à Jean-Jacques Bourdin sur les enjeux internationaux
De l'Union Européenne aux droits de douane : une plongée dans la politique mondiale
Après le président américain Donald Trump annonçant une augmentation des droits de douane de 25% sur les produits européens, Annie Genevard, invitée sur Sud Radio, a affirmé : " L'Union européenne est convoquée à sa responsabilité et à sa fermeté. On ne peut pas se laisser menacer d'un côté par la Chine et de l'autre par les Etats-Unis. L'Europe se défendra,". Tout en laissant planer la possibilité de cette situation, Genevard a affirmé que celle-ci était "très inquiétante" au sujet des vins et "qu’ils pourraient être les victimes de rétorsion.". Elle insiste sur la nécessité d'une approche multilatérale pour résoudre ces problèmes à l'échelle internationale : "il faut explorer les voies de la diplomatie internationale."
Lorsqu'il s'agit d'inviter l'Ukraine à rejoindre l'Union européenne, Genevard est catégorique : "A ce stade, il n'est pas possible d'intégrer l'Ukraine à l'Union européenne". Elle raisonne toutefois que le "soutien apporté à l'Ukraine par le biais de la levée des droits de douane a eu un effet immédiat de désorganisation de nos propres filières." C'est une situation qu'elle juge comme un concurrence déloyale et insoutenable pour les producteurs européens.
Accord du Mercosur et agriculture française: quels enjeux pour la politique nationale?
Dans une interview avec Jean-Jacques Bourdin, Genevard a également abordé le sujet de l'accord du Mercosur, un projet qui élimine une grande partie des droits de douane sur les pays européens. Elle pointe du doigt qu'il ne fait pas "l'unanimité" au sein de l'UE, avec des membres clés comme la Pologne, l'Autriche et la Belgique qui sont ouvertement contre cet accord. "Chaque fois que je vais à Bruxelles, je vois que mes homologues ne sont pas enthousiastes", a-t-elle déclaré.
En matière d'agriculture, Genevard insiste sur le fait que "produire n'est pas un gros mot" et que l'agriculture française est loin d'être productiviste. "Allez dans des pays véritablement productivistes, les fermes avec des milliers d'hectares, en France, on s'honore d'avoir un modèle familial, à taille humaine.",. Elle soutient que pour ce modèle réussisse, il est nécessaire de respecter trois conditions : protéger la terre agricole, garantir l'accès à l'eau et disposer d'outils de production agricole.
Enfin, quant à l’intégration du monde agricole avec l'Office français de la biodiversité (OFB), Genevard reconnaît un "sentiment de défiance" envers l'institution. Elle propose que l'OFB soit davantage un conseiller et un sensibilisateur qu'un régulateur, soulignant le besoin de "renouer le dialogue avec les agriculteurs".
L'entretien complet est à réécouter sur Sud Radio