Extrait du livre : L’alternative aux fossoyeuses de l’écologie politique, de Jean-Marc Governatori, tête de liste de l’Écologie au centre pour les élections européennes de 2024, éditions La Politique sur le fil, mars 2024.
La transition écologique, ça peut rapporter gros
Notre pays a la culture de la dépense publique (60 % du PIB contre 50 % en moyenne pour les pays de l’Union européenne). D’où notre place sur le podium mondial pour les prélèvements obligatoires ! Le plan gouvernemental écologique implique que la dette publique va encore s’alourdir alors qu’elle représente déjà 110 % du PIB. Encore 173 milliards de déficit du budget de l’État pour l’année 2023. Et nous devons emprunter chaque jour plus de 700 millions d’euros pour assumer notre train de vie social. On s’est habitué à avoir un sauveur de dernier recours, la Banque centrale, c’est malsain : le dopage a ses limites. Je mets au crédit d’Emmanuel Macron d’avoir choisi la stabilité au ministère des finances en maintenant Bruno Le Maire depuis le début, mais désormais l’indispensable transition écologique impose de changer de logiciel. Il faut la voir et la faire dans le cadre d’une action économe, globale et dans la durée.
Les faits
Nos gouvernants pratiquent une politique punitive : par exemple, une augmentation structurelle des prix à la consommation par la raréfaction des matières premières ou encore 50.000 morts par an en France à cause de la mauvaise qualité de l’air. 12 millions de personnes sont en précarité énergétique. Le gouvernement prévoit un record d’emprunt cette année : 285 milliards d’euros. Pas étonnant que la notation financière de notre pays se dégrade depuis 2012. Lionel Jospin n’avait pas profité de la croissance économique mondiale, Emmanuel Macron n’a pas profité des taux d’intérêt exceptionnellement bas pour transformer notre société. Notre déficit commercial dépasse les 100 milliards chaque année depuis 2 ans et dans le même temps on veut ignorer que le premier coût financier de notre pays est la maladie, 300 milliards d’euros en comptant les dépenses directes et indirectes.
Selon les calculs de l’Observatoire français des drogues et des tendances additives, le tabac coûte chaque année à la France 150 milliards, l’alcool 100 milliards. Selon l’Institut national de l’environnement industriel et des risques, la surabondance d’ozone dans l’atmosphère impacte négativement les rendements agricoles et représente un coût incontestable. Les études sur le coût de l’inaction environnementale, comme celles du Sénat de 2015 et de deux organisations publiques, France stratégie et le Cerema, démontrent qu’agir pour limiter les pollutions crée des finances : le coût de l’inaction face au changement climatique et à la pollution de l’air représente 100 milliards d’euros par an.
L’inaction punitive, c’est aussi des assureurs et des réassureurs qui n’en peuvent plus : il y aura de plus en plus de difficultés à s’assurer, des franchises dissuasives outre des cotisations de plus en plus hautes.
Notre consommation finale d’énergie se répartit en 44 % de produits pétroliers, 25 % d’électricité, 20 % de gaz naturel, 10 % d’énergies renouvelables, et 1 % de charbon.
On prévoit de doubler la consommation électrique d’ici 2035 et la tripler d’ici 2050, ce qui est du grand n’importe quoi. Les agriculteurs ont raison, on marche donc sur la tête.
Notre pays manque beaucoup d’employés qualifiés pour la rénovation énergétique et la mise en place de pompes à chaleur, mais il y a 3 millions de chômeurs de catégorie A !
La Terre fait 12.800 kilomètres de diamètre et ne sera pas réapprovisionnée des matières premières qui font aujourd’hui l’activité économique et l’emploi : le charbon, le cuivre, le gaz, le pétrole, le sable, l’uranium, les métaux rares... Pourtant nous pillons tout comme si on méprisait nos descendants. D’ailleurs, selon l’ONG Foodwatch, 9 produits sur 10 font la promo de la malbouffe chez les enfants...
Le pic pétrolier affirme le lien jamais démenti entre la croissance économique et celle de la consommation d’énergies. Il n’y a pas d’alternative aux énergies fossiles si on veut le même niveau de consommation. La fin du pétrole entraînera donc la fin de la croissance économique. Il faut se préparer à un monde où l’énergie sera plus dure à se procurer avec par conséquent une croissance économique très compliquée à obtenir.
La bonne voie est donc la sobriété choisie et par conséquent heureuse, car l’innovation ne suffira pas.
Mener de front la mise en place massive des éoliennes, des EPR, des panneaux solaires et des voitures électriques, est incompatible avec les ressources disponibles en cuivre et en métaux rares. Et 100 % de ce que nous consommons requiert de l’eau. Notre gouvernement a prévu de remplacer nos 40 millions de véhicules automobiles pour faire de l’électrique mais chaque véhicule requiert au moins 35.000 litres d’eau douce pour le produire ! Et il faudra bien remplacer les taxes issues des carburants actuels de l’ordre de 40 milliards...
Agir pour réduire l’émission de gaz à effet de serre c’est bien, mais ignorer la problématique d’émission de particules nocives pour la santé est criminel : la France vient d’agir au sein de l’Union européenne pour limiter la norme Euro7 qui avait cette ambition ! Les polluants émis par les freins et les pneumatiques sont un problème sanitaire grave.
Nous importons la moitié des biens que nous consommons alors que le transport mondial de produits pollue énormément. Ras-le-bol de la tomate espagnole qui croise sur les routes de France la tomate belge pour au final finir dans notre assiette. Ou bien le cornichon d’Inde. Ou la cerise d’Italie. Coluche n’y avait pas pensé.
Nous ne recyclons que la moitié de nos déchets.
Enfin, compte tenu de l’inévitable raréfaction des matières premières, la France devra faire avec moins, quoi que fassent les autres. Par conséquent, celui qui dit qu’il ne faut rien faire puisque nous ne représentons que 1 % du problème environnemental du monde, se trompe.
Les sujets ne sont donc pas « on impacte peu la planète donc ne faisons rien » car ce que nous faisons impacte la santé de nos 68 millions d’habitants et dans cette ligne, cette théorie de l’ignorant sur notre faible impact planétaire, il faut répéter avec force que cette inévitable rupture de stocks de matières premières nous enjoint de faire évoluer notre économie et notre mode de vie afin de conserver un confort de vie acceptable. Une politique écologiste est l’amie du pouvoir d’achat, la politique conventionnelle est son ennemie.
Il est urgent de s’adapter à la réalité et de sortir du monde parallèle.
Des signaux d’alertes
- Malades : les forêts et le phytoplancton assument de plus en plus mal leurs missions de capter du Co2 et d’émettre de l’oxygène selon l’ONU.
- 200 fermes disparaissent chaque semaine en France.
- Des territoires français sont déjà en défaut d’eau !
- Les glaciers fondent : plus de la moitié d’entre eux disparaîtra d’ici 2100 selon la revue Science.
- Les manteaux neigeux voient leur volume baisser de 10 à 20 % dans les régions les plus peuplées, où ils sont aussi les plus vitaux pour l’approvisionnement en eau selon les chercheurs de l’université de Darmonth College, Alexander Gottlieb et Justin Mankin.
- Selon l’Agence Européenne de l’Environnement, seuls 10 % de nos cours d’eau sont en très bon état écologique.
- L’année 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée.
- En près de cinquante ans, les deux-tiers des animaux vertébrés ont disparu.
- Les terres fertiles s’affaiblissent : au cours des cent dernières années, un milliard d’hectares de terres fertiles, l’équivalent de la surface des États-Unis, s’est littéralement volatilisé.
- Nous sommes parvenus à bâtir un continent de plastique dans les eaux mondiales : 1,6 million de Km2, l’équivalent de l’Allemagne, l’Espagne et la France.
- La dette financière mondiale est de 300.000 milliards de dollars. 3.000 milliards d’euros pour la France.
Notre mode de fonctionnement est bien intenable.
- Les taux d’intérêts ont une tendance haussière et impliquent que le coût de la dette devient le premier poste de dépenses de l’État français.
- EDF a 65 milliards d’euros de dettes.
- Le Réseau Action Climat déplore, dans un rapport, la non-réduction d’émissions des gaz à effet de serre des industriels français, malgré les milliards d’euros d’aides publiques accordées.
- Une éducation nationaliste est donnée aux enfants chinois, ce qui présage des lendemains dangereux pour les non-Chinois.
- La santé mentale des Français se dégrade, elle concerne 20 % de nos compatriotes avec une consommation record d’alcool, de drogues et d’antidépresseurs.