L’inflation en 2024 : un enjeu politique et économique

Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E. Leclerc, a partagé ses perspectives sur l’inflation alimentaire en France pour 2024 lors d’une interview avec Jean-Jacques Bourdin sur Sud Radio, le 23 novembre 2023, dans “L’invité politique”​​.

Adelaide Motte
Par Adélaïde Motte Modifié le 23 novembre 2023 à 12h21
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900 €Les impôts de production en France entraînent une perte moyenne de pouvoir d'achat de 900 € par an pour un salarié français​​. 

Inflation et réponses des entreprises

L’inflation est une préoccupation majeure en France, notamment dans le secteur alimentaire. Michel-Edouard Leclerc affirme sur Sud Radio que l'inflation alimentaire devrait être de « 4 à 5% » en 2024. Pour lui, il s'agit d'un « mur d'inflation » auquel les entreprises doivent faire face. « Quand je disais l’inflation qui allait venir, jusqu’où elle allait monter, on me prenait un peu pour l’agité du marché », explique-t-il. Les centres Leclerc, en anticipant cette période inflationniste, ont vu une augmentation de leur chiffre d'affaires de 10% en 2023. « On a développé des marques distributeur », « on a pris une position de prix vraiment de leader, de moins cher »… Une stratégie qui a permis d’attirer « 1,8 million de nouveaux consommateurs »​​.

La stratégie de prix bas adoptée par Leclerc met en lumière l'importance de la gestion de la taxation des produits et des entreprises. « L’idée d’être le moins cher n’a pas de raison de s’arrêter ! », affirme Leclerc. Cette approche est une réponse directe à l'inflation et à l'augmentation des coûts. Or, dans un pays où les impôts de production représentaient 4,5 % du PIB en 2021, pareille vision est bienvenue. Les impôts de production en France sont bien supérieurs à la moyenne européenne de 2,5 %, entraînant une perte moyenne de pouvoir d'achat de 900 € par an pour un salarié français​​.

Le rôle des titres-restaurant dans le pouvoir d'achat

La question des titres-restaurant est également cruciale dans le contexte de l'inflation. La prolongation de l'autorisation d'acheter des courses en titres-restaurant dans les supermarchés pour 2024 a été une mesure importante. Michel-Edouard Leclerc soutient cette prolongation, la considérant comme un moyen d'aider les gens face à l'inflation. Il propose de transformer les titres-restaurant en « tickets repas », une idée qui trouve un écho favorable auprès de figures comme Dominique Schelcher de Système U, qui souligne les bienfaits de cuisiner à la maison. Cette position en faveur de la prolongation des titres-restaurant reflète une volonté d'alléger le fardeau financier des ménages.

Néanmoins, les titres-restaurant seraient moins indispensables si les Français touchaient vraiment le fruit de leur travail. Les cotisations patronales et sociales en France représentent en moyenne 102 % des salaires, contre une moyenne européenne de 52 %. Cette différence est principalement due aux efforts demandés aux salariés et aux employeurs pour financer un système de retraites par répartition.

Adelaide Motte

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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