Durant une interview avec Jean-Jacques Bourdin le 6 juin sur Sud Radio, Jean-Pierre Guéno, spécialiste de l’histoire contemporaine, revient sur les commémorations du débarquement, mais également sur l’état de la mémoire en France et l’évolution de la politique actuelle.
Jean-Pierre Guéno revient sur le débarquement et la guerre de la mémoire sur Sud Radio
Une implacable analyse du passé historique : le débarquement
Jean-Pierre Guéno décrit minutieusement la préparation du jour du débarquement, représentatif de la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Selon lui, le débarquement était une « mission quasi-impossible », en raison des fortifications mises en place par Rommel sur l'ordre d'Hitler. Un débarquement qui aurait presque échoué, comme il le rappelle : « À la mi-journée, si les informations avaient été plus rapides, il n'aurait pas été impossible que les Alliés fassent demi-tour ».
Non sans émotion, Jean-Pierre Guéno a également souligné le rôle crucial de la Résistance française, dont le sabotage des communications a empêché une réaction plus rapide de la part des Allemands. Pour lui, il est également tout aussi important de se souvenir des débarquements moins connus, tels que celui de Dieppe, qui avait pour but la capture d'une machine Enigma pour décoder les codes des nazis.
La guerre de la mémoire selon Jean-Pierre Guéno
Après avoir évoqué le passé, Jean-Pierre Guéno s'attaque à la question épineuse de la mémoire, qu'il trouve malheureusement trop souvent « borgne ». Pour lui, la mémoire collective est souvent « vampirisée » par les dirigeants actuels, qui l'utilisent à des fins politiques. Il déplore ainsi la tendance à oublier certains aspects peu glorieux de l'histoire, comme les viols commis par l'armée française en Italie pendant la guerre. Il estime en outre que l'histoire est un « mélange inextricable de fange et de ciel ».
Le spécialiste n'a pas manqué non plus d'évoquer la non-invitation de la Russie aux commémorations de ce 6 juin. Pour Jean-Pierre Guéno, si toutes les nationalités ont été représentées lors du débarquement, la Russie n'en faisait pas partie. Au sujet des politiques actuelles, notamment de Vladimir Poutine et de l'extrême-droite israélienne, Jean-Pierre Guéno a été très direct : « Ces gens-là sont les bouchers de l'histoire, même avec une longue cuillère, on ne négocie jamais avec le diable ».
L'entretien complet est à réécouter sur Sud Radio