LFI refuse de marcher contre l’antisémitisme aux côtés du Rassemblement national

Le Rassemblement national, bête noire de la marche contre l'antisémitisme

Dans son entretien sur France Info vendredi 10 novembre, Aurélie Trouvé a exprimé clairement le refus de LFI de s'associer à une marche contre l'antisémitisme si elle inclut le Rassemblement National. Cette position se justifie, selon elle, par le passé du Rassemblement National : « Le Rassemblement national, c'est le Front national et ça a été fondé par des criminels nazis ». Aurélie Trouvé insiste sur le fait que le Rassemblement National reste le principal vecteur d'idées antisémites, racistes et xénophobes dans la société française actuelle.

Par ailleurs, cette position de LFI soulève des interrogations sur sa stratégie politique. « Nous ne souhaitons absolument pas la banalisation de l'extrême droite et du Rassemblement national qui continue à porter des idées racistes et des idées antisémites. », explique Aurélie Trouvé. En choisissant de ne pas marcher aux côtés du Rassemblement National, LFI est accusé par certains de semer le chaos dans un débat politique qui n'en a décidément pas besoin. Y aurait-il comme une tension entre les engagements moraux nécessaires, les luttes qui doivent être communes et dépasser les clivages politiques, et les agendas partisans ?

La France Insoumise peut-elle survivre à la guerre en Israël ?

Pour Aurélie Trouvé, il n'y a aucune incohérence dans le discours de la France Insoumise, et plus particulièrement de Jean-Luc Mélenchon. Elle reproche ainsi à Emmanuel Macron de n'avoir pas appelé clairement à un cessez-le-feu immédiat et de n'avoir pas condamné les crimes de guerre israélien. « Attention à ne pas mélanger le combat contre l'antisémitisme et le racisme avec le soutien inconditionnel au gouvernement israélien. »

Jean-Luc Mélenchon acceptait pourtant, à l'époque de la réforme des retraites, de manifester aux côtés du Rassemblement national. Alors pourquoi un tel revirement aujourd'hui ? La réponse est peut-être à chercher du côté de l'électorat de la France Insoumise, qui prend largement parti, non seulement pour les Palestiniens, mais aussi et surtout contre Israël. La France Insoumise risque bien, à force de soutenir des intérêts de plus en plus divergents de ceux des Français, de se discréditer.