Les réactions politiques à la suite de la mort de Nahel, un adolescent de 17 ans tué par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre le 27 juin 2023. Un fait qui a mis le feu aux poudres dans les banlieues, rappelant les événements de 2005.
Nahel : la droite dénonce les émeutes, la gauche les violences policières
Réactions de la gauche à la mort de Nahel
La mort de Nahel a suscité une vague d'indignation, en particulier à gauche. Les membres de la Nouvelle Union pour la Paix Sociale (Nupes) ont exprimé leur choc et leur colère, considérant ce drame comme une preuve supplémentaire de l'assertion selon laquelle "la police tue", un slogan régulièrement utilisé à gauche.
Marine Tondelier, la patronne d'Europe Écologie Les Verts (EELV), a été l'une des voix les plus fortes à s'élever contre l'incident. Elle a décrit l'incident comme "l'exécution sur la voie publique par un policier" d'un "gamin de 17 ans". Tondelier a dénoncé ce qu'elle considère comme "une américanisation de la police" et "un problème de racisme" au sein de ses rangs.
La réaction de Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, a été tout aussi forte. Selon lui, "cette police doit être entièrement refondée". Le parti a rappelé qu'il avait demandé en décembre une "commission d'enquête parlementaire sur l'augmentation des décès suite à des refus d'obtempérer".
Réactions de la droite et de l'extrême droite à la mort de Nahel
La droite et l'extrême droite ont adopté une position différente. Pour eux, il y a une corrélation entre violences, délinquance et immigration incontrôlée. Le parti du Rassemblement National, en particulier, a soutenu les policiers et les syndicats de policiers, appelant à la présomption d'innocence pour les policiers et estimant que les forces de l'ordre sont confrontées à des comportements de plus en plus violents.
Éric Ciotti, le leader de Les Républicains, a déclaré que "c'est à la justice de faire son travail" et que cela ne change rien au soutien que l'on doit apporter à ceux qui nous protègent.
Marine Le Pen, la leader du Rassemblement National, a qualifié les propos de Macron d'"irresponsables" et l'a accusé d'oublier les principes constitutionnels. Selon elle, Macron est prêt à oublier ces principes pour tenter d'éteindre un potentiel incendie, en référence à la flambée de violences urbaines qui a suivi le décès de Nahel.
Réactions du gouvernement à la mort de Nahel
Emmanuel Macron, le président de la République française, a jugé "inexplicable" et "inexcusable" le décès de Nahel lors d'un contrôle routier. Il a insisté sur le fait que "rien, rien ne justifie la mort d'un jeune".
En écho à ces propos, Élisabeth Borne, la Première ministre, a parlé d'une "exigence absolue de vérité". Elle a déclaré que "les images choquantes" diffusées sur les réseaux sociaux "montrent une intervention qui n'est manifestement pas conforme aux règles d'engagement de nos forces de l'ordre".
Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur, a confirmé que "des sanctions seront prises contre un policier".
Réactions des syndicats de police à la mort de Nahel
Les syndicats de police ont réagi avec colère aux déclarations du président Macron. Alliance et SGP-FO ont tous deux réclamé "le droit à la présomption d'innocence" pour les policiers. Alliance Police a déclaré qu'il était inconcevable que le président de la République et certains responsables politiques "bafouent la séparation des pouvoirs et l'indépendance de la Justice en condamnant nos collègues avant même que celle-ci ne se prononce".