Najat Vallaud-Belkacem dénonce l’instrumentalisation de l’immigration

Lors de son passage sur l’émission de Sud Radio “l’invité politique” animée par Jean-Jacques Bourdin, le 20 novembre 2023, Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre et actuelle présidente de France Terre d’Asile, a critiqué la manipulation politique de l’immigration et défendu la position de la France comme terre d’asile.

Adelaide Motte
Par Adélaïde Motte Modifié le 20 novembre 2023 à 14h46
Immigration

Najat Vallaud-Belkacem tient à ce que la France reste une terre d'asile

Dans son entretien sur Sud Radio, Najat Vallaud-Belkacem a exprimé avec force sa volonté de voir la France persévérer dans son rôle d'accueil des immigrants. Critiquant les propos de certains politiques, en particulier ceux émanant des Républicains lors du débat sur la loi immigration au Sénat, elle les a qualifiés d'« aberrants » et d'« infects ». Cette attitude, selon elle, témoigne d'une tendance inquiétante à l'instrumentalisation politique de l'immigration, une manipulation qu'elle dénonce vigoureusement. Vallaud-Belkacem insiste sur le fait que la France, contrairement aux idées reçues, n'est pas submergée par les demandes d'asile et doit continuer à s'ouvrir aux autres.

Elle souligne également l'importance d'un débat public sain, exempt de manipulations et de fausses informations. Najat Vallaud-Belkacem affirme que « le problème de notre débat public, c'est qu'il n'est fait quasiment à 90% que d'instrumentalisation, d'exploitation, de manipulation, et on a beaucoup de mal à y voir clair ». Elle appelle à une prise de conscience collective sur la réalité de l'immigration, loin des clichés et des discours polarisants qui alimentent les peurs et les divisions au sein de la société.

La France peut-elle continuer à accueillir l'immigration ?

Dans le même esprit, Najat Vallaud-Belkacem aborde la question des perceptions publiques, souvent influencées par des discours politiques et médiatiques biaisés. « Un certain nombre de mythes lancés dans le débat public finissent par influer sur l’opinion publique. Aucune prestation ne traite plus favorablement les sans-papiers que les Français », affirme-t-elle, en réfutant l'idée d'un traitement préférentiel des immigrants en situation irrégulière.

Si l'on peut croire que les sans-papiers, voire les immigrés en général, ne sont pas favorisés dans l'attribution de prestations sociales, certains chiffres laissent songeurs. Ainsi, au 1er janvier 2020, 23,2 % des personnes détenues étaient de nationalité étrangère. Ce pourcentage est nettement plus élevé que la part des étrangers dans la population globale française, qui s'élevait à 7,4 % en 2019. Or, étant donné que l'on ne parle pas de gardés à vue ou d'accusés, les erreurs liées à des possibles délits de faciès ne semblent pas en cause. En décembre 2017, 16 % des bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA) étaient des étrangers et environ 14 % des logements sociaux sont attribués à des étrangers réguliers hors Union Européenne en 2019. De quoi interroger l'apport de l'immigration à la France, et surtout la capacité du pays à accueillir encore alors que les Français ne cessent de se serrer la ceinture... voire de rester à la porte des logements sociaux.

Adelaide Motte

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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