Les négociations salariales à la SNCF reportées en janvier

Le gouvernement français, en collaboration avec la SNCF, a récemment annoncé une décision qui marque un tournant dans la gestion des négociations salariales.

Adelaide Motte
Par Adélaïde Motte Publié le 21 novembre 2024 à 11h24
Sncf (4)

Une mesure pour protéger les fêtes de fin d'année des grèves SNCF

Chaque fin d'année, les voyageurs français redoutent les grèves des cheminots, souvent déclenchées à la veille des vacances de Noël. Ces mouvements sociaux causent d'importantes perturbations pour des millions de familles. Franck Durovray, ministre délégué aux Transports, a expliqué jeudi 21 novembre sur RMC : « On ne veut plus vivre sous la menace d’une grève à cette période sensible. »

Pour y remédier, le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, et le ministre des Transports ont décidé de déplacer les négociations salariales au mois de janvier. Cette décision vise à apaiser les tensions durant une période clé pour les Français. Le ministre a souligné : « Il faut que tout le monde soit responsable. »

Une réception mitigée chez les syndicats

Du côté des syndicats, l’annonce suscite des interrogations. Bien que certains y voient une opportunité d’engager des discussions dans un climat moins tendu, d'autres redoutent un report stratégique visant à désamorcer les revendications. La CGT-Cheminots, principal syndicat de la SNCF, rappelle que ces négociations doivent rester un outil de dialogue social et non un moyen de limiter le droit de grève.

En réponse, le ministre Durovray a insisté sur l’importance de concilier droit de grève et continuité du service public : « La Constitution garantit le droit de grève, mais également la continuité du service public. La question d’un service minimum se pose aujourd’hui plus que jamais. » Des discussions sur ce sujet sont déjà en cours au Sénat.

Un impact sur les usagers et le personnel de la SNCF

Pour les usagers, cette réforme représente un espoir de voyages plus sereins durant les fêtes. Toutefois, les cheminots dénoncent une précarisation croissante de leur métier, exacerbée par l'ouverture à la concurrence et le démantèlement de Fret SNCF. Un employé de la SNCF, sous couvert d’anonymat, déclare : « Nous avons besoin de garanties sur nos conditions de travail, pas de simples décalages de calendrier. »

En outre, certains analystes estiment que cette mesure pourrait avoir un effet limité si les revendications des cheminots ne trouvent pas d’issue favorable. Comme le note un expert du secteur ferroviaire : « Ce report est une solution de court terme qui ne règle pas les problèmes structurels. »

Adelaide Motte

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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