Ce 19 juillet, cela fait 100 jours qu’Emmanuel Macron a annoncé « 100 jours d’apaisement » après la gronde qui avait entouré la réforme des retraites. Selon lui, l’apaisement est effectif, c’est pourquoi il maintient Elisabeth Borne en qualité de Premier ministre. Tous, en France, ne sont pas du même avis.
Les 100 jours d’apaisement sont réussis selon Emmanuel Macron
Les émeutes, une anecdote pour le gouvernement
« Ni la mort de Nahel ni les violences n'ont quoi que ce soit à voir avec la situation sociale du pays », affirme un ministre auprès de France info. Les émeutes ont fait rage partout et demandent maintenant plus de 650 millions d'euros de réparations, sans même parler de la fracture constatée entre les soutiens des émeutiers et ceux des forces de l'ordre. Pourtant, selon le gouvernement, cet épisode ne saurait être considéré comme un marqueur d'un quelconque malaise national. Ainsi, alors que la réforme des retraites avait engendré une révolte importante et dégradé le climat social du pays, les émeutes sont, selon le gouvernement, circonscrites à un événement particulier.
Au-delà des émeutes, le gouvernement estime avoir bien avancé les chantiers annoncés au début des 100 jours. Il s'agissait de l'écologie, du travail, de la justice et de l'ordre républicain et du progrès pour mieux vivre, sans oublier la construction de nouvelles alliances, chantier plus politique voulu par Élisabeth Borne. Le gouvernement se félicite notamment du dialogue avec les partenaires sociaux et de la planification écologique en cours d'élaboration.
L'opposition n'est pas convaincue par les 100 jours
Les 100 jours d'apaisement et leur bilan sont pourtant loin de faire l'unanimité. Certains pointent les attaques multiples perpétrées sur le sol national, notamment à Annecy, et estiment que les émeutes montrent une partition inquiétante de la société. D'autres déplorent les récentes évolutions concernant le monde du travail, notamment le conditionnement de l'allocation du RSA à quinze heures de travail hebdomadaires. Quant à la planification écologique, certains s'inquiètent de la canicule actuelle et voudraient que le chantier gouvernemental soit plus radical et rapide.
La fin des 100 jours d'apaisement coïncide également, à quelques jours près, avec ce qu'il est coutume d'appeler le jour de libération fiscale. Ce concept matérialise le moment à partir duquel un Français travaille pour lui, et non plus pour l'Etat qui prélève une certaine partie de son salaire via les cotisations salariales et patronales. Cette année, ce jour était le 17 juillet, ce qui fait de la France le pays le plus taxé d'Europe.
Alors que le gouvernement saisit la fin des 100 jours d'apaisement pour se féliciter de ses actions récentes, le bilan est plus mitigé du côté de l'opposition et d'une partie de l'opinion. Les nouveaux chantiers gouvernementaux devront rejoindre les préoccupations des Français pour que le pays puisse être gouverné efficacement.