L’ancien ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, vient d’annoncer sa volonté de se présenter à la primaire à gauche. Une multiplication des candidatures qui risque de rendre l’exercice plus que périlleux.
Mais qu’est-ce qui peut bien pousser Vincent Peillon à se lancer dans la bataille de la primaire de la gauche ? C'est avant tout le renoncement le renoncement de François Hollande. « Je suis peut-être dans cette primaire le seul qui n’y serait pas allé s’il avait été candidat », a-t-il tenu à expliquer dans un long entretien au Monde. « Le fait qu’il ne le soit pas est la marque d’une crise politique inédite. C’est la première fois sous la Ve République qu’un président décide de ne pas se représenter. Ma volonté, c’est de m’attaquer aux causes profondes de cette crise pour que le pays puisse retrouver un élan républicain, une sérénité. »
Il se présente donc pour défendre le bilan de François Hollande. On a envie de lui souhaiter : « Bonne chance ! », mais n’est-ce pas déjà la ligne de campagne de Manuel Valls ? C’est en effet le cas mais comme une grande partie d’électeurs socialistes, pour Vincent Peillon, l’ancien Premier ministre incarne une ligne politique néolibérale et autoritaire, une ligne de division qui a imposé ses lois à coup de 49.3.
Comment les socialistes peuvent-ils espérer gagner ?
Mais qu’est-ce qui le différencie d’un Arnaud Montebourg ou d’un Benoît Hamon ? Ces deux-là ne partagent pas sa vision sociale démocrate. Il est donc le seul à même de continuer le travail de François Hollande. Mais comment parviendra-t-il à convaincre les Français alors même que sa famille politique elle-même est divisée sur l’action du chef de l’Etat ces 5 dernières années ?
En réponse à cette annonce de candidature, Manuel Valls a fait valoir son expérience de chef du gouvernement. « J'ai un projet pour la France, je veux rassembler, je suis prêt, j'ai l'expérience, nous sommes dans un monde inquiétant. On ne s'improvise pas candidat à la présidence de la République. J'ai exercé les plus hautes missions au cours de ces dernières années. Nous sommes dans un monde dangereux face à la menace terroriste et à des bouleversements technologiques majeurs ». Qui lui rappellera que François Hollande n’avait jamais été ministre quand il a été élu à la tête de l’Etat ?
Mais cette multiplication des candidatures à la primaire de la gauche ne sera pas le seul obstacle à surmonter pour les socialistes. Emmanuel Macron, qui a refusé de participer à cette élection et qui a réussi à rassembler près de 15 000 personnes lors de son premier meeting, représente un vrai danger pour les candidats socialistes.
Samedi 3 décembre, le lancement du mouvement de la Belle Alliance Populaire qui a donné le coup d’envoi de la primaire de la gauche, n’a réuni que 2 500 militants sur les 10 000 que Jean-Christophe Cambadélis espérait rassembler. C’est dire l’enthousiasme qu’elle déclenche !