Urgences : sueurs froides pour les professionnels de santé

L’été 2023 marque une période critique pour les urgences en France. Avec une situation jugée plus préoccupante que l’année précédente, les services d’urgence sont confrontés à des défis majeurs, exacerbés par des problèmes structurels et budgétaires.

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Par Nicolas Egon Publié le 16 août 2023 à 16h00
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Un service des urgences qui s’épuise

La situation dans les services des urgences est alarmante. Selon Marc Noizet, président de Samu-Urgences de France, la crise actuelle est plus grave que celle de l'été dernier car elle touche désormais tous les départements, qu'il s'agisse de grands ou de petits services. Cette année, même les zones très touristiques, habituellement épargnées, sont en grande précarité.

Des villes comme Les Sables-d'Olonne ou Arcachon ont dû improviser des structures temporaires sur les parkings des hôpitaux pour gérer les afflux de patients. À Saint-Tropez, le service d'urgence a même failli fermer. Par ailleurs, la fermeture temporaire de certains SMUR, ces unités mobiles d'urgence, ajoute une pression supplémentaire sur le système. Dans la région d'Angers, sept SMUR ont été fermés, laissant une partie de la population sans accès rapide à des soins d'urgence.

Des problématiques profondes

Au-delà de l'affluence estivale, les urgences françaises sont confrontées à des problèmes structurels et budgétaires. Les renforts mobilisés ne suffisent pas à répondre à la demande, et la régulation de la rémunération des intérimaires a aggravé la situation. Les assistants de régulation médicale, premiers interlocuteurs des patients au Samu, sont sous-payés et confrontés à des problèmes d'avancement de carrière.

Face à ces défis, le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a reconnu la légitimité de certaines revendications et promet des actions dans les semaines à venir. La réduction des dépenses de santé est au cœur de ces problématiques. Les médecins, jugés « trop prescripteurs » d'arrêts maladie, sont désormais sous pression pour réduire leurs prescriptions. Cette démarche, initiée par le ministre des Finances, Bruno Le Maire, vise principalement à rassurer les agences de notation, au détriment de la qualité des soins.

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