L’abdication des élites face à l’effondrement national : pour une refondation

À force de détourner le regard, on en vient à ne plus voir la vérité en face : la France décline. Elle ne s’effondre pas sous le poids d’un coup du destin, mais bien sous celui de la médiocrité et de l’immobilisme de ceux qui prétendent nous gouverner.

Jean Louis Masson
Par Jean-Louis Masson Publié le 31 décembre 2024 à 14h05
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3 400 milliards d’euros de dette en 2025, voilà le gouffre dans lequel nos dirigeants nous ont plongés, tout en nous imposant une austérité insidieuse.

Cette dette colossale ne finance ni les services publics, ni les investissements d’avenir, mais un modèle politique à bout de souffle, entretenu par des calculs électoraux à court terme. Pendant ce temps, les hôpitaux manquent de lits et de personnels, les enseignants désertent leurs salles de classe faute de moyens et de reconnaissance, et les forces de sécurité opèrent sans outils adéquats dans un environnement de plus en plus violent.

À ces failles structurelles s’ajoute une gestion désordonnée des flux migratoires. Elle fracture notre société, exacerbe les tensions communautaires, et nourrit une montée des extrêmes. Mais que fait l’État ? J'ose dire rien, ou si peu. Il se contente de lois cosmétiques et de discours sans substance, laissant la situation s’aggraver année après année.

Et que dire de cette Europe des normes, toute-puissante et hors-sol, qui impose ses diktats au mépris des souverainetés nationales ? Plutôt que de s’ériger en défenseurs des intérêts français, nos responsables se montrent trop souvent dociles, parfois même serviles, courbant l’échine devant Bruxelles. Résultat : La France est prisonnière d’un carcan technocratique, incapable de définir seule son destin.

Mais la responsabilité ultime revient à une classe politique dont la médiocrité est devenue structurelle. Ces « responsables » ne sont plus que des gestionnaires de carrière, prêts à tout pour occuper un poste, même au prix de leur honneur. Ils sont capables de trahir leur appartenance partisane, de renier leur parole et de tourner le dos à leurs électeurs dès lors que cela sert leurs ambitions personnelles. Tout est permis, pourvu que leur trajectoire politique en ressorte indemne.

Cette politique sans cap ni boussole est une insulte aux Français qui, eux, subissent les conséquences de cet opportunisme généralisé.

Vers une refondation nationale en 2027

Le constat est brutal, mais il doit être le point de départ d’une reconquête. Les défis à venir exigent plus qu’un simple sursaut ; ils nécessitent une refondation profonde de notre modèle politique et de nos institutions.

En 2027, il ne s’agira pas simplement de tourner une page, mais d’écrire un nouveau chapitre pour la France. Cela passe par trois priorités fondamentales :

La restauration de notre souveraineté décisionnelle : Il est impératif que la France retrouve la maîtrise de ses politiques, notamment dans les domaines stratégiques comme l’immigration, l’économie ou la sécurité. Cela ne signifie pas le rejet de l’Europe, mais un rééquilibrage clair des relations pour que la France puisse défendre pleinement ses intérêts nationaux et internationaux sans subir des décisions contraires à ses priorités.

Un État au service des citoyens : Nos services publics doivent retrouver leur mission première : servir les Français. Cela implique un plan massif de redressement pour les hôpitaux, l’éducation, la Justice, la sécurité intérieure et extérieure, avec des investissements ciblés et une gestion efficace, libérée des lourdeurs bureaucratiques.

Un contrat social rénové : Dans un contexte de dette abyssale et de pression fiscale étouffante, il est temps de procéder à des arbitrages politiques courageux. Nous devons faire des choix clairs pour affecter les ressources là où elles sont réellement utiles : à l’école de la République, aux forces de sécurité civiles et militaires, aux infrastructures vitales pour notre économie. Cela nécessite de rompre avec la culture du gaspillage et d’assumer des priorités en faveur des Français qui travaillent, innovent, et produisent. La valeur travail doit être au coeur de ce contrat. Le travail doit toujours être reconnu, rémunéré et valorisé, comme un pilier fondamental de la dignité humaine et de la prospérité collective.

Enfin, la France a besoin de dirigeants capables de porter une vision, pas de simples gestionnaires. La faiblesse et la paresse ne doivent plus trouver refuge dans une obéissance aveugle aux administrations et aux cercles d’experts. Trop souvent, nos responsables politiques, par confort ou peur de l’impopularité, se contentent d’exécuter les recommandations de leurs conseillers et des appareils bureaucratiques, abandonnant ainsi leurs responsabilités régaliennes.

Gouverner, ce n’est pas suivre les directives d’un système technocratique déconnecté des réalités, mais avoir le courage de choisir, d’assumer, et de tracer un cap clair pour l’avenir.

En 2027, il ne s’agira pas d’élire un gestionnaire, mais un chef d’État, quelqu’un qui incarne une ambition et un projet national. La France n’est pas condamnée au déclin, mais il faudra un courage politique inédit pour la relever.

Le temps presse. Si nous continuons à subir sans agir, la désillusion laissera place à la colère, et la colère à des ruptures que nous ne maîtriserons plus.

Alors mes vœux pour 2025, c'est de voir poindre le choix de la refondation pour que notre pays retrouve sa fierté, sa souveraineté et sa grandeur.

Jean Louis Masson

Jean-Louis Masson est Président du Conseil départemental du Var et ancien Député.

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10 commentaires on «L’abdication des élites face à l’effondrement national : pour une refondation»

  • Monsieur Masson, je vous remercie pour vos bons voeux et je vous prie de recevoir les miens en retour .J’aurais des questions, vous nous parlez d’une dette colossale de 3400milliards d’euros qui fait peur…,j’aimerais savoir quelle est votre proposition pour la réduire?
    Vous parlez aussi de la gestion désordonnée du flux migratoire qui devient insupportable… Quelle serait votre idée pour le réduire ?
    Vous nous parlez des lourdes normes européennes… Quelles seraient vos idées pour les réduire et restaurer la souveraineté de la France ?
    Je vous remercie sincèrement de votre engagement et de votre fidélité à notre parti. Cordialement

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  • Monsieur Masson, je vous remercie pour vos bons voeux et je vous prie de recevoir les miens en retour .J’aurais des questions, vous nous parlez d’une dette colossale de 3400milliards d’euros qui fait peur…,j’aimerais savoir quelle est votre proposition pour la réduire?
    Vous parlez aussi de la gestion désordonnée du flux migratoire qui devient insupportable… Quelle serait votre idée pour le réduire ?
    Vous nous parlez des lourdes normes européennes… Quelles seraient vos idées pour les réduire et restaurer la souveraineté de la France ?
    Je vous remercie sincèrement de votre engagement et de votre fidélité à notre parti.
    Cordialement

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  • On a du mal à croire que ce sont les paroles d un élu qui vient d un parti qui à présent gouverne avec le pouvoir en place. Quelle incohérence entre le discours et les choix faits.

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  • D’accord avec vous M.Masson à 100%

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  • Monsieur Le Président
    C’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai parcouru votre message républicain.
    Je suis raccord avec votre analyse et comme vous je le déplore eu égard à la situation catastrophique multi-factorielle, comme vous l’avez très justement analysé.
    J’ai eu l’honneur de servir des personnalités varoises, Madame Josette Pons, Monsieur Didier Brémond, Monsieur Jean Pierre Veran et bien d’autres comme Gérard Fabre. Madame Christiane Hummel…
    Des personnalités de grandes valeurs
    Républicaines qui nous ont donné l’honneur et le respect de notre nation.
    Pour conclure, j’ai servi la France en qualité d’officier fier de porter les couleurs du drapeau Français dans le monde entier.
    Ma déception est grande et repartir au combat est très envisageable.
    Vive la France vive la république.
    Gérard Roquigny

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  • Je reprends ici le commentaire que j’ai porté sur la page Facebook.
    Autant d’éléments qui sont tout à la fois, et tour à tour, instigateurs et révélateurs d’un délitement de notre image et, partant, de notre influence. “Le moment est venu de regarder en face la vraie nature des choses qui n’est pas technique mais politique, et de dire ouvertement, franchement, honnêtement, quels sont les enjeux. Il est temps que ce débat ait lieu. ” Cette phrase est extraite d’un texte vieux de plus de 30 ans, qui figure au panthéon de ma sensibilité politique. Son auteur est avec le Général de Gaulle, une de mes références majeures. Il s’agit du ” Discours prononcé par M. Philippe Seguin, le 5 mai1992 à l’Assemblée nationale” Lisez ou relisez le, vous serez surpris de sa vibrante contemporanéité. Bonne et très heureuse année à tous.

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  • Jean Louis Masson est un des rares LR à n’avoir jamais renié ses convictions. Il est capable de parler à tout le monde. Et tout le monde lui parle. Par contre, quand il faut appuyer sur les convictions républicaines, il ne déroge jamais. Sans lui, je serai parti depuis longtemps des LR…

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  • Merci de votre déclaration.
    L’Impôt Négatif Français pour éviter un inexorable déclassement
    En 2024, personne n’a eu le cœur à fêter le cinquantième anniversaire du dernier budget public à l’équilibre. Alors que la dette a dépassé les 100% du PIB, les gouvernants et responsables politiques semblent incapables de piloter les finances vers une trajectoire vertueuse.
    Simplifier la fiscalité > Equilibrer les comptes > Libérer l’activité
    La complexité administrative est source d’injustice et de défiance à l’égard de ce qui est ressenti comme une bureaucratie déconnectée de la réalité quotidienne des Français. Alexis de Tocqueville l’avait prédit dès 1840 : « Le souverain couvre la société d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes (…) il réduit chaque nation à n’être plus qu’un troupeau d’animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger ».

    Le think tank AIRE propose une transformation radicale du système socio-fiscal français pour redynamiser l’économie, réactiver la participation sociale et revitaliser la démocratie.
    Télécharger notre brochure ‘L’impôt négatif français https://impotnegatif.fr/

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  • “Gouverner c’est prévoir”… Mais pour prévoir il faut savoir anticiper. C’est avoir la Vista. Bref tout ce qui manque aujourd’hui !
    Nous avons besoin de femmes et d’homme politique ambitieux et courageux Républicains pour la France et les français et redresser la barre.

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  • Bonjour
    Généralement je ne laisse jamais de commentaire tellement ils ne servent à rien. J’ai un âge très mur et donc une expérience de la vie assez grande. Cet article résume parfaitement la situation mais le souhait d’avoir un leader qui finalement serait une sorte de Trump à la mode française me parait totalement impossible si je me fie aux pointures de ceux qui vont concourir à l’élection Supreme. La vérité, c’est qu’en France les uns ou les autres sommes toujours cocufiés. Et mon père me disait quand il me voyait m’agiter contre les soixante soixante-huitards, si tu veux une politique de droite, tu votes à gauche et si tu veux une politique de gauche, tu vote à droite. J’ai constaté que ce n’était pas totalement faux. Cela dit j’ai espoir de voir une véritablement une révolution conservatrice survenir mais je ne vois pas le leader parce que quand j’avais 18 ans 5% max pensais comme moi alors, autour de moi, les mêmes changent d’avis, tout penaud qu’ils sont, à la vitesse grand V.

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