Alerte : après les bombardements de l’Inde, le Pakistan riposte

Tensions maximales. En réponse à l’attentat de Pahalgam, survenu le 22 avril 2025 et ayant coûté la vie à 26 civils, l’Inde, qui en impute la responsabilité au Pakistan, a lancé dans la nuit du 6 au 7 mai l’opération Sindoor, une série de frappes coordonnées visant des positions du mouvement djihadiste Lashkar-e-Taiba (LeT).

Axelle Ker
By Axelle Ker Last modified on 7 mai 2025 12h14
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Au moins neuf sites identifiés comme appartenant au mouvement djihadiste Lashkar-e-Taiba (LeT) ont été frappés par l’Inde lors de l’opération Sindoor, déclenchée dans la nuit du 6 au 7 mai 2025. Dans la foulée, les tensions se sont brutalement étendues à la ligne de contrôle du Cachemire, marquée par de violents échanges d’artillerie entre les deux armées. L’armée pakistanaise affirme, de son côté, avoir abattu plusieurs avions de combat indiens.

Une première escalade militaire entre l'Inde et le Pakistan

Dès les premières heures du 7 mai, les effets de l’opération Sindoor se sont étendus bien au-delà des cibles initiales. Les frappes aériennes indiennes ont touché neuf installations attribuées au Lashkar-e-Taiba (LeT), désigné par New Delhi comme responsable de l’attentat de Pahalgam. L’armée pakistanaise dénonce un bombardement « illégal » ayant provoqué 26 morts et 46 blessés parmi les civils, et affirme que « deux fillettes de trois ans » figurent parmi les victimes (Le Parisien).

Immédiatement après ces frappes, la ligne de contrôle du Cachemire s’est embrasée. Des tirs d’artillerie intenses ont opposé les deux armées dans les secteurs de Poonch et Srinagar. Côté indien, huit morts et 29 blessés ont été recensés. La confrontation a également franchi un cap aérien : le général Ahmed Chaudhry déclare que « l’armée pakistanaise a abattu cinq avions de chasse et un drone de combat », précisant qu’il s’agissait de « trois Rafale, un MiG-29 et un Sukhoï ». Des informations que l’Inde n’a, à ce stade, ni confirmées ni commentées.

Suspension du traité de l’Indus

Narendra Modi, le premier ministre indien, avait déjà fait sauter un verrou stratégique en annonçant  : « L’eau appartenant à l’Inde s’écoulait jusque-là vers l’extérieur, elle sera désormais stoppée pour servir les intérêts de l’Inde et sera utilisée pour le pays ».

Par cette déclaration, l’Inde a suspendu unilatéralement le traité de l’Indus, en vigueur depuis 1960, qui répartissait les eaux de six fleuves entre les deux pays. Jusqu’ici préservé, malgré les échanges de tirs réguliers à la frontière, ce traité faisait figure d’ultime rempart diplomatique entre les deux pays voisinsSa remise en cause par New Delhi marque, de facto, une rupture sans précédent entre les deux pays. Islamabad a immédiatement réagi : « Toute tentative de perturber le débit de ces fleuves sera considérée comme un acte de guerre », a prévenu le gouvernement pakistanais.

Le ministre de l’Irrigation du Pendjab, Kazim Pirzada, a déclaré à l’AFP : « On a remarqué des changements sur le Chenab qui n’ont rien de naturel (...) le débit du fleuve, normal, a été considérablement réduit du jour au lendemain ».

Une triple rupture entre les deux pays

Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a réagi sur TF1 : « Nous appelons l'Inde comme le Pakistan à la retenue pour éviter l'escalade"». Même tonalité du côté de la Chine qui a exprimé sa « préoccupation » et enjoint les deux capitales à « prioriser la paix et la stabilité ».

De même pour l’Organisation des Nations Unies (ONU), António Guterres ayant exhorté les deux pays à « s’éloigner du précipice » insistant sur le fait que «le monde ne peut pas se permettre une confrontation militaire ». Les États-Unis, quant à eux, évoquent la nécessité d’une « résolution responsable » du conflit.

L’opération Sindoor a été officiellement présentée comme une réponse ciblée à l’attentat de Pahalgam, survenu le 22 avril au Cachemire. Attribué au mouvement terroriste Lashkar-e-Taiba (LeT) par l'Inde, celui-ci aura ainsi été le déclencheur d’une triple rupture entre ces deux puissances nucléaires : diplomatique, militaire et hydropolitique.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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