Le Nutri-Score, conçu pour éclairer les consommateurs sur la qualité nutritionnelle des aliments, subit une attaque frontale de la part des géants de l’agroalimentaire : Coca-Cola, Ferrero, Mars, Lactalis, Mondelez, Kraft, Unilever. Ces multinationales, inquiètes pour leurs profits, mènent une guerre d’influence contre un outil pourtant validé scientifiquement par plus de 250 études.
Nutri-Score : jusqu’où les pouvoirs publics peuvent-ils céder face au lobbying des industriels sans trahir l’intérêt général ?

Alors que le Nutri-score était sur la voie pour devenir un étiquetage obligatoire en Europe, la Commission européenne semble finalement avoir reculé sous la pression de certains États, notamment l’Italie. Cette volte-face démontre l’influence démesurée des lobbies industriels sur les décisions publiques, au détriment de la santé des citoyens.
Un renoncement inacceptable
Refuser l’obligation du Nutri-Score, c’est choisir l’opacité plutôt que la transparence, c’est privilégier les intérêts économiques de quelques-uns au détriment du bien-être de millions d’Européens. C’est entériner une décision qui va à l’encontre de la protection de la santé publique. La porosité des institutions face aux intérêts privés ne fait plus de doute. Mais nous refusons de considérer cette bataille comme perdue. Les citoyens, les associations et les marques engagées pour la transparence alimentaire doivent unir leurs forces pour faire entendre raison à nos représentants.
En France, un lobbying qui s’intensifie
Depuis son lancement en 2017, le Nutri-Score a été adopté par plus de 1 400 marques, couvrant 60 % des produits en supermarché. Une avancée significative qui prouve que la majorité des acteurs de l’industrie agroalimentaire accepte la transparence. Mais une minorité – souvent les marques aux produits les plus transformés et les moins sains – continue de s’y opposer. Récemment, Danone, pourtant l’un des plus fervents défenseurs du Nutri-Score, a choisi de le retirer de certains produits dont la note a été dégradée par un nouvel algorithme plus exigeant.
Faut-il tolérer que quelques marques imposent l’opacité au détriment de l’intérêt général ? Non. Il est impensable que des entreprises qui commercialisent des produits impactant directement la santé de chaque consommateur puissent échapper à l’obligation d’informer. L’industrie agroalimentaire doit rendre des comptes et garantir une transparence totale sur la composition des produits qu’elle met en rayon.
Les consommateurs ont le droit de savoir
Le Nutri-Score est un outil puissant :
- Il est scientifiquement validé par plus de 250 études indépendantes.
- Il est reconnu par 92 % des consommateurs* et utilisé par 72 % d’entre eux pour faire leurs choix alimentaires.
- Il booste la confiance et les ventes : une étude Kantar démontre que les produits affichant le Nutri-Score, même mal notés, se vendent mieux que ceux qui ne l’affichent pas.
Le constat est clair : les marques qui refusent le Nutri-Score commettent une double erreur. Non seulement elles freinent une avancée majeure en matière de santé publique, mais elles sapent aussi la confiance des consommateurs, qui plébiscitent la transparence.
*étude Collectif en Vérité x Appinio de septembre 2024 sur l’affichage intégral harmonisé
Exiger l’obligation du Nutri-Score
Le combat ne fait que commencer. L’opacité n’a pas sa place dans notre alimentation. Nous exigeons une réglementation qui protège les citoyens, pas les industriels. Nous exigeons la transparence. Nous exigeons le Nutri-Score obligatoire.