Le prix du nucléaire en question : le Gouvernement tente de réagir

La Commission de régulation de l’énergie (CRE) et EDF s’affrontent sur le terrain glissant du coût de production de l’électricité nucléaire. Les nouvelles estimations ne sont pas seulement des chiffres en l’air : elles pourraient façonner la stratégie énergétique française pour les années à venir. D’où l’importance de cette divergence qui place les enjeux de la transition énergétique sous les feux de la rampe.

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Par Grégoire Hernandez Modifié le 20 septembre 2023 à 10h57
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Bras de fer entre la CRE et EDF

Le bras de fer est indiscutablement lancé. La CRE révise à la hausse les estimations du coût de production nucléaire. Elle place le curseur entre 57 et 61 euros le MWh pour les deux prochaines décennies. De l'autre côté, EDF ne lâche rien et maintient que ce coût serait d'environ 75 euros le MWh pour la période 2026-2030. De telles divergences pourraient traduire des différences de méthodologie. Ou alors mettre en lumière des priorités distinctes. La CRE pourrait chercher à minimiser les coûts pour les consommateur. Tandis qu'EDF a des besoins en investissement et en maintenance qui ne peuvent être ignorés.

Les tensions entre la CRE et EDF prennent une nouvelle dimension quand on les replace dans le contexte plus large des ambitions françaises en matière de transition énergétique. Le gouvernement Macron clame haut et fort que les « prix stables proches des coûts de production » sont la voie à suivre.

Le Gouvernement cherche à apaiser les tensions

Cependant, le conflit actuel pourrait bien être un obstacle de taille dans la réalisation de cette vision. Pire encore, il y a le sujet épineux de l'Arenh. Ce mécanisme fixe le prix de vente de l'électricité d'EDF à 42 euros le MWh. Jamais revu à la hausse, ce mécanisme crée une friction continue entre EDF et les régulateurs. Elle ajoute une couche d'incertitude à un débat déjà complexe.

Néanmoins, le ministère de la Transition énergétique cherche à apaiser les tensions en soulignant que ces chiffres ne sont pas des « hypothèses de niveau de régulation ». Mais minimiser la divergence entre la CRE et EDF n'aide pas à clarifier un enjeu déjà complexe. La transition énergétique n'est pas qu'une question de chiffres. Elle est un subtil équilibre entre des impératifs écologiques, industriels et sociaux. Le choix du gouvernement, quel qu'il soit, aura des répercussions profondes. Il pourrait redéfinir les relations entre régulateurs, producteurs d'énergie et consommateurs.

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