La dette publique française, ce monstre tapi dans l’ombre de nos finances, semble être la grande oubliée des discours politiques. Pourtant, elle nous concerne tous, chaque citoyen se trouvant débiteur malgré lui de plus de 44 000 euros. Les politiques gouvernementales ont transformé la France en un paradoxe économique vivant, où les impôts atteignent des sommets sans pour autant combler le gouffre de la dette. Découvrez comment les décisions politiques, loin d’être de simples manœuvres électorales, pèsent lourdement sur notre quotidien et notre avenir financier.
Dette publique : les responsabilités des gouvernements
Dette publique : le lent déclin français
La dette publique française est une montagne qui ne cesse de grandir, atteignant des sommets vertigineux de plus de trois mille milliards d'euros. Un chiffre qui donne le vertige et qui s'alourdit d'année en année, comme un fardeau que nous refilons à nos descendants sans trop de scrupules. « En France, on n’a pas de pétrole mais on a les dépenses publiques et les impôts les plus élevés du monde » ironise le film tout juste sorti de Contribuables Associés. Une réalité qui pèse sur chacun d'entre nous. Mais comment en sommes-nous arrivés là ? Depuis 1974, aucun budget de l'État n'a été à l'équilibre, et la crise sanitaire n'a fait qu'accentuer cette tendance, transformant la dette en un puits sans fond.
Hors contexte pandémique, la situation n'est guère plus reluisante. La France se distingue par une dépense publique pléthorique qui ne semble satisfaire ni les fonctionnaires ni les contribuables. La dette publique, ce « sort des générations futures » qui « occupe les esprits » sans jamais vraiment être au cœur des débats, continue de croître, alimentée par des décisions politiques souvent plus démagogiques que pragmatiques.
Les funestes décisions de nos dirigeants
En 1981, sous Mitterrand, la France s'engage dans une politique de nationalisation et de protection sociale, augmentant les déficits et la dette en pleine envolée des taux d'intérêts. Les années suivantes ne feront qu'aggraver la situation : la création des obligations assimilables du Trésor en 1985 transforme la dette publique en produit financier, et la cohabitation sous Balladur voit la dette grimper de dix points. Chirac, élu sur une promesse de réduction des impôts, finit par augmenter la TVA et l'ISF, tandis que Jospin, bénéficiant d'une « cagnotte fiscale », vote la réduction du temps de travail à 35 heures.
Les derniers gouvernements, de Sarkozy à Macron, ont chacun, à leur tour, joué une partition dans la symphonie dissonante de l'endettement français. Sous Sarkozy, la crise de 2008 a été un prétexte pour gonfler la dette sous couvert de relance. Hollande, avec son pacte de responsabilité, a tenté de stimuler l'emploi sans parvenir à freiner l'ascension de la dette, une situation où la France s'est trouvée « le 2e pays le plus désindustrialisé de la zone euro », avec une balance commerciale déficitaire record. Macron a vu son mandat marqué par des crises successives auxquelles il a répondu par des dépenses publiques colossales. Ces dépenses ont fait bondir la dette à des niveaux jamais atteints, illustrant parfaitement le « phénomène tentaculaire » du recours à l'endettement comme panacée aux problèmes économiques et sociaux.
Aujourd'hui, la dette publique est un véritable casse-tête français, ce « doux pays aux prélèvements obligatoires les plus importants du monde » qui réussit l'exploit de mécontenter tout le monde. Et pendant que les taxes rythment notre quotidien, de l'achat d'un plein d'essence à celui d'un réfrigérateur, la dette continue de croître, nourrie par des décisions politiques souvent déconnectées des réalités économiques. La France, enkystée dans une « équation infernale », semble cultiver ses paradoxes avec une insouciance presque provocante.