Attentat terroriste de l’Hyper Cacher : soirée débat en hommage aux victimes

Le jeudi 9 janvier 2025 marque un tournant dans le souvenir collectif des attentats de janvier 2015. Dix ans après ces attaques qui ont profondément marqué la France, une cérémonie d’hommage et une soirée débat organisée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et Charlie Hebdo, se tiennent à Paris. Ces événements s'inscrivent dans une série de commémorations visant à réaffirmer des valeurs républicaines essentielles.

La soirée débat : un appel à l’unité républicaine

À 19h, à la Maison de la Mutualité à Paris, des membres du CRIF et de Charlie Hebdo seront présents. Une soirée débat est organisée avec comme mot d’ordre « Nous sommes la République », mettant en avant la liberté d’expression et la lutte contre l’antisémitisme et l’islamisme. Cet événement vise à raviver l’esprit de la manifestation du 11 janvier 2015, qui avait rassemblé près de 4 millions de Français.

Des intervenants tels que Richard Malka, avocat de Charlie Hebdo, Dominique Renié, directeur de Fondapol, et Caroline Fourest, essayiste, aborderont des thèmes cruciaux comme la montée de l’islamisme et les défis de la laïcité. Cette soirée est ouverte au public sur inscription.

Une journée d’hommages en plusieurs actes

Dès midi, les hommages ont débuté devant l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes. Yohan Cohen, Yoav Hattab, Philippe Braham et François-Michel Saada, avaient été tués lors d’une prise d’otages du jihadistes de l'Etat islamique Amély Coulibaly, le 9 janvier 2015. Organisée par le CRIF, cette cérémonie a  rassemblé plusieurs personnalités politiques dont les ministres Bruno Retailleau et Manuel Valls, la maire de Paris Anne Hidalgo, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse et le président du Sénat Gérard Larcher.

L'allumage de dix bougies a marqué un moment fort de la journée. Ces flammes rappelaient les victimes des attaques terroristes de janvier 2015, mais aussi les professeurs Samuel Paty et Dominique Bernard, symboles de la lutte contre l’intolérance en France. Ce moment rendait aussi hommage aux victimes des attentats perpétrés par le Hamas le 7 octobre 2023 en Israël.

La cérémonie s'est achevée par des prières suivies de La Marseillaise, rassemblant autour des valeurs de la République.

Le poids des commémorations : rappeler et prévenir

Ces événements s’inscrivent dans un contexte chargé d’émotion. Depuis le mardi 7 janvier, la France honore la mémoire des 17 victimes des attaques de janvier 2015 : les 12 personnes tuées à Charlie Hebdo, une policière abattue à Montrouge, et les quatre clients de l’Hyper Cacher.

Dix ans après les attentats de janvier 2015, certains français se souviennent. Alors que les défis liés à l’intolérance et au terrorisme persistent, ces commémorations rappellent que le souvenir est essentiel contre l’oubli et la division.

Une commémoration pour lutter contre la montée de l'antisémitisme

En 2024, les actes antisémites en France ont atteint un niveau alarmant. Les Français juifs, qui représentent moins de 1 % de la population nationale, sont les cibles de 57 % des agressions racistes enregistrées. Cette hausse s'explique, en partie, par le contexte international et les tensions accrues après les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

Le phénomène, particulièrement marqué chez les jeunes générations, révèle des perceptions inquiétantes : 21 % des moins de 35 ans considèrent les Français juifs, responsables des politiques israéliennes.

L'instrumentalisation du conflit israélo-palestinien et la prolifération de contenus antisémites sur les réseaux sociaux, alimentent également le climat. Une majorité de Français estiment tout de même que l'antisémitisme constitue un problème sociétal, appelant à des mesures fermes.

Face à cette montée inquiétante de l'antisémitisme, le CRIF insiste sur la nécessité d’un programme d’actions importantes, comme la soirée débat de jeudi 9 janvier 2025. Les hommages rappellent aussi que la menace islamiste reste présente. Yonathan Arfi, président du CRIF, a déclaré : « La séquence ne s’est jamais refermée et la bataille contre cet islamisme antisémite continue. »