Le retour en force de Donald Trump à la Maison Blanche suscite des réactions multiples et contrastées en France et à l’étranger, où certaines figures politiques partagent une vision compatible avec celle de Trump, en matière de souveraineté, de sécurité et de politique identitaire. Se dessinent certaines alliances pertinentes pour le nouveau président des Etats-Unis.
Donald Trump face au choix de ses alliés
En France, la droite soutient unanimement Donald Trump
La droite française dans son ensemble manifeste son soutien à Trump. Éric Zemmour, leader de Reconquête, voit en lui une figure de résilience, un symbole de lutte contre le wokisme et les élites politiques et médiatiques qu’il accuse de marginaliser les voix conservatrices. Éric Ciotti, président de l’Union des droites pour la République, a également exprimé son admiration pour ce « chemin pour les droites en France comme en Europe jusqu’à la victoire ».
Quant à Jordan Bardella, président du Rassemblement National, il considère la réélection de Trump comme un réveil pour les Européens, une invitation à réévaluer leurs relations avec les États-Unis dans un contexte de géopolitique en mutation. Cette admiration partagée par une partie de la droite française repose sur des valeurs communes : la protection de l’identité nationale, la promotion d’une Europe forte mais indépendante, et une critique de la mondialisation qui, selon eux, affaiblit les nations.
Sarah Knafo, députée européenne de Reconquête, s’est récemment démarquée par son soutien explicite à Donald Trump. Présente lors de plusieurs déplacements aux États-Unis en 2024, elle a participé à des événements-clés tels que les commémorations du 7 octobre à Miami et des meetings en Pennsylvanie, où elle a pu constater de près le soutien fervent des Américains envers Trump. Sarah Knafo voit dans ce soutien un écho aux valeurs défendues par le mouvement Reconquête en France : « Trump prône 'l’Amérique d’abord', nous, nous disons 'La France d’abord' », souligne-t-elle dans une déclaration rapportée par Le Journal du Dimanchel.
Par ailleurs, Sarah Knafo n’hésite pas à mettre en avant l’importance pour la France de s’affirmer comme une puissance indépendante au sein de l’Europe, tout en plaidant pour un renforcement de la défense nationale. Ce discours résonne avec les intentions affichées de Trump de recentrer les priorités des États-Unis sur des enjeux domestiques. Pour Sarah Knafo et ses partisans, la victoire de Trump est porteuse d’un message d’espoir : « on peut gagner contre un système médiatique hostile », proclame-t-elle, espérant sans doute voir un jour le même scénario se dérouler en France .
Libéraux et conservateurs se tournent vers Trump
À l’international, l’un des leaders les plus en phase avec Donald Trump est sans conteste Javier Milei, président de l’Argentine. Milei, qui a déjà rencontré le nouveau président américain, partage avec lui une vision politique axée sur une réduction drastique de l’intervention de l’État et la privatisation de secteurs stratégiques. De plus, Milei adopte une position critique vis-à-vis des organisations internationales, un trait de rapprochement évident avec Trump qui avait déjà manifesté son mécontentement à l’égard de l’OTAN et de l’ONU.
Cette perspective partagée par les deux hommes pourrait poser des jalons pour une alliance transcontinentale fondée sur des intérêts convergents en matière de souveraineté économique et politique. Milei voit en Trump un modèle de « géant » politique et considère cette relation comme essentielle pour redéfinir l’Argentine face aux défis économiques et sociaux qui l’attendent.
D’autres dirigeants étrangers pourraient également trouver dans la victoire de Trump une source d’inspiration pour leurs propres politiques. Par exemple, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, connu pour ses politiques nationalistes et ses critiques de l’Union européenne, a déjà exprimé des affinités avec Trump. Sa politique identitaire et protectionniste de ce dernier pourrait encourager des leaders partageant ses vues à adopter des positions similaires dans leurs pays respectifs.
Néanmoins, si certains de ces soutiens sont au pouvoir, permettant l'élaboration de partenariats commerciaux, diplomatiques ou militaires, d'autres sont dans l'opposition. Dès lors, difficile de savoir si Donald Trump choisira de soutenir les dirigeants de certains pays influents, quitte à ne pas partager leur vision du monde, où s'il nouera des relations privilégiées avec leurs adversaires.