Transition énergétique : pour l’AIE, on ne va pas y arriver !

L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) souligne une demande d’énergies fossiles trop élevée, malgré l’essor des énergies propres, compromettant ainsi les objectifs climatiques de l’accord de Paris.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 24 octobre 2023 à 12h30
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Une transition énergétique en marche, mais insuffisante

L'Agence Internationale de l'Énergie, dans son dernier rapport publié ce mardi 24 octobre 2023, reconnaît un bond « phénoménal » dans l'adoption des énergies propres. Toutefois, elle met en lumière que la demande en énergies fossiles reste « trop élevée » pour atteindre les objectifs ambitieux de l'accord de Paris. Le rapport de l’AIE souligne que le chemin vers cet objectif est « très difficile », malgré une croissance impressionnante dans les énergies propres (+40 % depuis 2020 au niveau mondial).

« La question n'est plus de savoir si, mais quand elle aura lieu », a souligné Fatih Birol, directeur exécutif de ladite agence. Néanmoins, l'AIE reconnaît les progrès et les investissements effectués au niveau mondial ces dernières années. Selon ses estimations, le nombre de véhicules électriques devrait décupler d'ici 2030 et la part des énergies renouvelables dans le mix électrique mondial devrait approcher des 50 % contre 30 % actuellement. Cependant, des « politiques plus fortes sont nécessaires » pour atteindre l'objectif de réchauffement maximal de 1,5°C sur le siècle, fixé par l’accord de Paris. En ce sens, l’AIE réitère son appel, en vue des discussions de la COP28, à ce que les gouvernements triplent leur capacité dans les énergies renouvelables d'ici 2030.

Les entreprises : des acteurs clés dans la lutte climatique

La COP28, la conférence climatique qui se tiendra à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre 2023, reprendra très certainement les indications de l’AIE, qui est devenue la référence pour les recommandations de transition énergétique. Par ailleurs, ces recommandations seront appuyées par une centaine d'entreprises, réunies au sein de la coalition We Mean Business.

Cette coalition, incluant des géants comme Bayer, Volvo et Nestlé, plaide pour une division par deux des émissions de CO2 durant cette décennie, un objectif possible en triplant la capacité d'électricité à partir de sources renouvelables et en doublant le taux de déploiement de l'efficacité énergétique d'ici à fin 2030 selon l'AIE. Le but de cette coalition ? Demander un calendrier et des objectifs aux gouvernements.

Scénarios prévus et risques énergétiques globaux

Selon le rapport de l'AIE, la consommation de charbon, pétrole et gaz atteindra son apogée avant 2030. Malgré ces pics de consommation, imprévisibles du fait du contexte international, la part des combustibles fossiles dans la production mondiale d'énergie devrait chuter à 73 % d'ici 2030, contre 80 % actuellement, et les émissions de CO2 devraient quant à elles atteindre leur apogée d'ici 2025. Cependant, ces efforts s'avèrent insuffisants pour respecter les objectifs de l'accord de Paris, et l'AIE met en exergue un risque souvent sous-estimé : la sécurité du système énergétique mondial pourrait être compromise si les températures mondiales augmentent de 2,4°C comme cela est redouté dans le rapport de l'agence.

Face à ce constat, l'AIE propose un plan d'actions ambitieux basé sur « cinq piliers », principalement axé sur la montée en puissance des énergies renouvelables. Elle appelle à multiplier par cinq les investissements dans la transition énergétique d'ici 2030, particulièrement dans les pays émergents et en développement (hors Chine, qui investit déjà massivement dans les énergies renouvelables).

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin depuis septembre 2023.

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1 commentaire on «Transition énergétique : pour l’AIE, on ne va pas y arriver !»

  • “malgré une croissance impressionnante dans les énergies propres (+40 % depuis 2020 au niveau mondial).”
    Ca n’a aucune signification , mais alors aucune de chez aucune si dans le même temps les énergies fossiles ne diminuent pas , hors elles augmentent

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