Moshé Yaalon, ex-chef d’état-major israélien et ancien ministre de la Défense, a dénoncé ce qu’il qualifie de « nettoyage ethnique » dans la bande de Gaza. Ses déclarations frappantes, diffusées lors d’une interview, ont déclenché une avalanche de réactions politiques en Israël.
« Nettoyage ethnique » à Gaza ? L’accusation choc d’un ancien ministre israélien
Un ancien poids lourd de la politique israélienne prend la parole
Moshé Yaalon n’est pas un nom anodin en Israël. Ancien chef d’état-major de 2002 à 2005, il a dirigé l’armée israélienne à un moment charnière, avant le retrait unilatéral de Gaza, en 2005. Plus tard, comme ministre de la Défense et vice-premier ministre, il a façonné d'importantes décisions. Aujourd’hui, devenu adversaire de Benyamin Netanyahou, il surprend par son discours plus que choquant. Lors de son intervention sur la chaine privée DemocratTV, il a affirmé que l’armée israélienne était engagée dans des actes qu’il qualifie de « nettoyage ethnique ».
Ses divergences croissantes avec le Premier ministre l’ont conduit à quitter le parti en 2016. Considéré comme un faucon durant sa carrière politique au sein du Likoud, il a depuis pris des positions plus critiques, notamment contre les politiques de colonisation. Il s’était retiré de la vie publique en 2021, mais ses dernières prises de parole abjectes témoignent d’une volonté de sa part de peser à nouveau dans le débat politique.
Un drame humanitaire à Gaza
L’utilisation du terme « nettoyage ethnique » n’a pas tardé à susciter l’indignation dans le camp pro-Netanyahou. Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, a qualifié Yaalon de « honte ». Même le Likoud, le parti de Netanyahou, a dénoncé des déclarations qu’il considère comme « un cadeau à la CPI ». Le contexte exacerbe ces tensions : la guerre en cours, initiée après une attaque du Hamas le 7 octobre 2023, a causé des pertes humaines massives. Selon l’ONU, les bombardements israéliens ont fait plus de 44 000 morts dans la bande de Gaza, majoritairement des civils.
Des villes entières comme Beit Lahia et Beit Hanoun ont été détruites, avec des civils piégés dans un cycle de violence sans fin. La question se pose : ces actions peuvent-elles être justifiées comme des mesures de sécurité ou franchissent-elles des lignes rouges du droit international ? En tout cas, le 21 novembre 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a émis un mandat d’arrêt contre le Premier ministre Benjamin Netanyahou pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.