Élisabeth Borne : « les héritiers de Pétain » font partie des institutions

Le ton d’Élisabeth Borne semble avoir quelque peu évolué au sujet du Rassemblement national…

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 27 septembre 2023 à 12h11
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Élisabeth Borne : « on ne peut pas exclure l'extrême droite des institutions »

La Première ministre Élisabeth Borne a affirmé devant les députés de la majorité ce mardi 26 septembre 2023 (Renaissance, Horizon et MoDem) que l'extrême droite ne pouvait être exclue des institutions françaises : « Si tout nous sépare des extrêmes, ils représentent à eux deux (LFI et RN) un tiers de nos députés (30% NDLR), donc on ne peut pas les exclure de nos consultations, de nos institutions ».

Cette déclaration intervient dans le contexte du renouvellement des postes clés du bureau de l’Assemblée nationale prévu pour le 2 octobre (six postes de vice-président, trois postes de questeur et douze postes de secrétaire). Aujourd'hui, deux postes de vice-présidence sont tenus par des députés RN : la députée Hélène Laporte et le numéro 2 du parti, Sébastien Chenu. Les chefs de groupes des partis doivent se prononcer ce mardi 26 septembre à 17 h 30 pour choisir le maintien ou non de la configuration actuelle du bureau de la chambre basse. Loin d'être une main tendue vers le RN, Élisabeth Borne a réitéré son refus de tout accord avec eux : « C'est pour ça que le président de la République les a associés lors des rencontres de Saint-Denis (le 30 août NDLR). Quand je consulte les présidents de groupes, je les reçois également. Pour autant, nous continuerons à ne pas chercher d'accord avec eux », a-t-elle affirmé.

Changement pour la Première ministre qui taxait le RN d'« héritier de Pétain »

Le RN est « héritier de Pétain ». Cette déclaration de la Première ministre, survenue quelques jours après sa nomination, avait conduit le président à la recadrer sèchement lors d'un conseil des ministres : « on ne combat pas l'extrême droite avec les mots des années 90 » lui avait-il dit, ajoutant : « on n’arrivera pas à faire croire à des millions de Français qui ont voté pour Marine Le Pen que ce sont des fascistes ».

L'arrivée de deux députés RN à des postes de vice-présidents du bureau de l'Assemblée, permise grâce au vote des députés de la majorité, n'a pour autant pas plu à tous les membres de cette majorité. C'est notamment le cas de Sacha Houlié (aile gauche de Renaissance), qui, lors d'une interview samedi 23 septembre, avait considéré ce vote comme une « erreur ». « Dorénavant, ils ont les fonctions, ils sont représentatifs et c'est difficile de les en exclure sans qu'ils se sentent victimisés. C'est une grande difficulté pour nous », avait-il ajouté lors de cette interview du 23 septembre 2023. Quoi qu'il en soit, les dernières déclarations d'Élisabeth Borne, conjuguées à l'accession du RN à des postes clés des institutions françaises, illustrent l'efficacité de la stratégie de dédiabolisation du RN. Progressivement, le RN consolide sa place sur l'échiquier politique, au grand dam de certains et à la satisfaction d'autres.

Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin depuis septembre 2023.

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