Sénatoriales 2023 : le RN revient au Sénat

Le Sénat français vient de vivre une élection qui pourrait bien redéfinir son rôle et son influence dans le paysage politique. Le retour du Rassemblement National et les chantiers législatifs à venir dessinent son nouveau visage.

Adelaide Motte
Par Adélaïde Motte Modifié le 25 septembre 2023 à 12h05
Sénatoriales 2023

Le retour du RN, un signal pour la classe politique ?

L'élection sénatoriale de 2023 a marqué le retour du Rassemblement National (RN) dans l'hémicycle. Après une absence remarquée, le parti d'extrême droite a réussi à décrocher trois sièges. « C'est un signal fort envoyé par les électeurs », a déclaré un membre du parti. Ce retour du RN intervient dans un contexte où la droite conserve la majorité au Sénat, mais où le camp macroniste, représenté par le parti Renaissance, a subi un revers. Les élections sénatoriales, qui ont vu le renouvellement de près de la moitié des sièges, ont été marquées par un taux de participation de 58%. Le RN a obtenu 4,5% des voix, ce qui représente une progression par rapport aux précédentes élections. « Cela montre que le RN est en train de s'ancrer dans le paysage politique français », a souligné un analyste politique.

La montée du Rassemblement National (RN) dans l'hémicycle sénatorial n'est pas un phénomène à prendre à la légère pour le gouvernement en place. Ce regain de force pourrait être interprété comme un signe que certaines de ses positions trouvent un écho auprès d'une partie de la population française. Il s'agit donc d'un signal clair que le gouvernement doit prendre en compte dans sa législation future. Ignorer cette montée pourrait être risqué, surtout dans un contexte où les questions de sécurité, d'immigration et de souveraineté nationale sont au cœur des préoccupations des Français. « Le gouvernement doit être à l'écoute de tous les signaux, y compris ceux venant du Sénat, pour légiférer de manière équilibrée et juste », a déclaré un observateur politique.

Les chantiers à venir après les élections sénatoriales

Avec la droite majoritaire, le Sénat continuera à jouer son rôle de contre-pouvoir, notamment face à l'exécutif. « Le Sénat continuera à être ce contre-pouvoir indispensable à la démocratie », a affirmé Gérard Larcher, le président du Sénat. Il occupe un siège sénatorial depuis maintenant trente-trois ans. Plusieurs chantiers législatifs sont à l'horizon, et le RN aura bien des choses à dire à leur sujet. L'un des chantiers les plus sensibles concerne la question de l'immigration. Le RN va probablement plaider pour une position ferme sur ce sujet dans le cadre de la nouvelle loi sur l'immigration en préparation. Ce projet intervient alors que le Pape, en visite à Marseille, a appelé à un accueil large des migrants, et que la gauche milite pour la régularisation de tous les sans-papiers. Le débat migratoire prend d'ailleurs une dimension européenne avec l'arrivée d'une dizaine de milliers de migrants à Lampedusa, qui doivent être répartis à travers l'Europe.

Le RN a également des positions bien définies sur le pouvoir d'achat. Le parti prône une réduction des taxes et des impôts pour les classes moyennes et populaires, ainsi qu'une revalorisation des salaires. « Le pouvoir d'achat est au cœur de nos préoccupations, et nous allons pousser pour des mesures qui améliorent la vie quotidienne des Français », a affirmé un représentant du RN. Face à cette montée d'un parti honni, la gauche ne relâche pas sa vigilance. « Nous serons vigilants et actifs sur tous les sujets qui touchent les Français », a déclaré un sénateur de gauche.

Adelaide Motte

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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