Depuis l’arrestation violente du jeune Théo, certaines banlieues s’enflamment : voitures brûlées, policiers attaqués, bâtiments publics caillassés… Selon l’opposition, l’exécutif est coupable de cet état de tension.
Il semblerait que certains jeunes n’attendaient qu’une petite étincelle pour faire trembler certains quartiers de la région parisienne. Depuis l’arrestation de Théo, des nuits de violences urbaines se succèdent à Aulnay, Bobigny ou encore Argenteuil. Ce désordre est pointé du doigt par l’opposition qui accuse l’exécutif de laxisme.
Le candidat de la droite s’est notamment interrogé sur ce qui a conduit le ministère de l’Intérieur à autoriser une manifestation de soutien à Théo samedi 11 février à Bobigny (Seine-Saint-Denis), « alors que les risques de violence étaient évidents ». « Le ministre de l'intérieur est muet », a déploré François Fillon dans un communiqué. « Faudrait-il des blessés pour sortir M. Bruno Le Roux de son silence » ?
Que fait le gouvernement ?
Une position réaffirmée par son porte-parole Thierry Solère, lundi 13 février sur RTL : « Il y a un ministre de l'Intérieur, on se demande où il est, ce qu'il fait depuis plusieurs jours. C'est au gouvernement d'assurer l'ordre public et s'il y a eu dans l'affaire Théo un crime, c'est à la justice et elle seule de le dire ».
De son côté, le candidat à la présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan, a apporté son « soutien total à nos forces de l'ordre ». Et de lancer sur Twitter : « Quand un gouvernement est faible, c'est l'anarchie ! »
Marine Le Pen a, quant à elle, dénoncer le laxisme généralisé du gouvernement : « Les forces de l'ordre sont prises pour cible par des bandes de racailles que plus rien ne dissuade, et certainement pas la Justice, dans un contexte de laxisme généralisé », a-t-elle fait savoir dans un communiqué. « Devant cette situation qui fait la honte de la France à l'étranger et le malheur des habitants des quartiers touchés, le gouvernement se mure dans un silence qui reflète autant sa lâcheté que son impuissance ».
François Hollande à Aubervilliers, mardi 14 février
Pour montrer à ses détracteurs qu’il prenait ces événements très au sérieux, François Hollande s’est rendu, mardi 14 février, à Aubervilliers. Face aux journalistes il a rappelé qu’il fallait que « la justice passe ». « On ne peut pas accepter, à cause d'un drame que j'ai moi-même dénoncé, qu'il y ait de la casse », a-t-il expliqué.
Le Premier ministre s’est fendu d’un communiqué dans lequel il a expliqué que « l'émotion légitime » suscitée par l’arrestation de Théo « ne saurait en rien justifier » les « violences inacceptables ». Quant au ministre de l’Intérieur, il a condamné « toutes les violences » et appelé « au calme ». « Casser, brûler le bien d'autrui, le détruire, c'est le comportement de casseurs qui n'ont rien à voir avec les actes qu'ils prétendent dénoncer », a-t-il lâché face à la presse. Ne faudrait-il pas réprimer avec un peu plus de fermeté ces comportements ? Rien ne semble prévu pour le moment.