Fin du suspense. Après cinq jours d’attente, le Premier ministre Pedro Sanchez a annoncé, ce lundi 29 avril 2024, qu’il ne démissionnerait pas malgré l’ouverture d’une enquête judiciaire visant son épouse, Begoña Gomez, pour trafic d’influence et corruption.
Espagne : la démission de Pedro Sanchez n’aura pas lieu
« J’assume la décision de rester avec plus de force que jamais »
Pendant cinq jours, Pedro Sanchez, qui est en poste depuis 2018, avait suspendu toutes ses activités en tant que chef du gouvernement suite au lancement d'une enquête visant son épouse. « J’ai besoin de m’arrêter et de réfléchir », avait écrit le Premier ministre espagnol dans une lettre publique afin de déterminer « si je dois continuer à être à la tête du gouvernement ou si je dois renoncer à cet honneur ». Pedro Sanchez n'avait par ailleurs pas ménagé ses critiques à l'encontre de Manos Limpias, le collectif à l'origine de cette enquête, les considérant comme faisant partie « d'une coalition d’intérêts de droite et d’extrême droite (...) qui n'acceptent pas le verdict des urnes (...) Il s’agit d’une opération de harcèlement et de démolition (…) pour me faire vaciller politiquement et sur le plan personnel en s’attaquant à mon épouse ».
Carta a la ciudadanía. pic.twitter.com/c2nFxTXQTK
— Pedro Sánchez (@sanchezcastejon) April 24, 2024
Finalement, le Premier ministre espagnol a choisi de rester à la tête de l'exécutif. Il a annoncé sa décision lors d'une allocution solennelle depuis le palais de la Moncloa, diffusée sur la chaîne d'information nationale à 11 heures ce lundi 29 avril 2024. Il a déclaré : « J’assume la décision de rester avec plus de force que jamais ». Les partisans du Parti socialiste ainsi que les indépendantistes basques et catalan ne sont probablement pas étrangers à cette décision, ces derniers ayant montré leur soutien à Pedro Sanchez en défilant dans les rues de Madrid, dimanche 28 avril 2024.
Une enquête ouverte pour corruption et trafic d'influence sur son épouse
Comme évoqué précédemment, l'origine de cette crise politique espagnole se trouve dans une enquête préliminaire lancée contre Begoña Gomez, pour des accusations de « trafic d’influence et de corruption ». Initiée par Manos Limpias (mains propres en français), le collectif accuse l'épouse de Pedro Sanchez de liens douteux avec Globalia, un groupe de tourisme et propriétaire d'Air Europa, qui négociait des aides financières avec le gouvernement pendant la pandémie. Selon les informations révélées par El Confidencial, Air Europa aurait reçu 475 millions d'euros d'un fonds de 10 milliards d'euros destiné à soutenir les entreprises stratégiques en difficulté durant la crise du Covid-19.
Le Premier ministre espagnol a appelé à une réflexion collective sur la polarisation de la vie politique afin d'empêcher « la désinformation de diriger le débat politique ». « Ou nous disons "assez" ou la dégradation de la vie publique conditionnera notre avenir et nous condamnera comme pays », a-t-il conclu. Le parquet à demandé l'annulation de l'enquête