Hausse du prix du gaz : l’AIE accuse directement Poutine

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Par Nicolas Egon Publié le 14 janvier 2022 à 6h08
Vladimir Poutine Diplomatie Internationale Russie
43%43% des importations européennes de gaz proviennet de Russie.

Le prix du gaz, en forte hausse depuis plusieurs mois, est-il utilisé par Poutine comme arme contre l’Union européenne ? C’est ce que pense l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), sur fonds de tensions géopolitiques à l’Est de l’Europe. Le pouvoir d’achat des consommateurs, lui, n’est autre que la victime collatérale de la hausse des prix.

Le géant russe Gazprom réduirait ses exportations exprès

L’accusation est grave, et elle a été faite le 12 janvier 2022 par le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, dans un entretien accordé à la presse. Pour lui, la hausse des prix du gaz est, certes, en partie liée à l’augmentation de la demande d’énergie à la suite de la baisse historique de 2020 sur fonds de confinements, mais est surtout la faute à Vladimir Poutine. Le président russe utiliserait la production de gaz, et l’exportation, comme une arme.

« Je remarque que le niveau bas des exportations de gaz russe vers l’Europe coïncide avec l’augmentation des tensions géopolitiques concernant l’Ukraine », a déclaré Fatih Birol. La Russie exporterait vers l’Europe près de 25% de gaz de moins qu’en temps normal. Le flux de gaz en provenance de Russie, selon l’AIE, n’a jamais retrouver son niveau d’avant-crise, après avoir été fortement réduit lors des premiers confinements de 2020.

Un prix artificiellement élevé qui pourrait être… 50% moins cher

Selon l’AIE, en somme, le gaz est devenu une réelle arme contre l’Union européenne. Les consommateurs finaux, qui payent une facture de plus en plus élevées (la France gelé les tarifs depuis octobre 2021, mais un rattrapage est d’ores-et-déjà prévu par la suite) deviennent donc les pions de Poutine : en se plaignant de la hausse des prix à leurs gouvernements, ceux-ci se retrouvent prix entre deux feux.

Or, selon les analystes, les tensions sur les marchés de gros du gaz pourraient largement être allégées sur simple décision russe, ce qui renforce la thèse de l’AIE. Une augmentation de 20% des exportations de gaz russe vers l’Europe ferait chuter le prix du gaz de 50% sur le marché.

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Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013. Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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