Heures supplémentaires des professeurs : le revirement du gouvernement

En réponse à une montée de polémiques, le gouvernement a fait marche arrière sur la décision de restreindre les heures supplémentaires des enseignants, assurant la continuité des missions éducatives vitales pour les établissements scolaires.

Cropped Favicon.png
Par Grégoire Hernandez Modifié le 2 mai 2024 à 15h49
heures-supplementaires-professeurs-gouvernement

Restrictions des heures supplémentaires des enseignants : les syndicats stupéfaits

Le début de la semaine avait été marqué par une annonce très controversée du ministère de l'Éducation nationale, visant à limiter les heures supplémentaires attribuées aux enseignants. Cette mesure, perçue comme une réponse aux contraintes budgétaires imposées par Bercy, avait immédiatement provoqué un tollé. Syndicats et responsables éducatifs, tels que Bruno Bobkiewicz, avaient exprimé une vive opposition, soulignant le risque d'une dégradation des conditions d'apprentissage et du soutien aux élèves. « Le problème de fond c’est le “stop-and-go” permanent. Il y a eu le Pacte enseignant, les devoirs faits et tous ces dispositifs qui coûtent une fortune, puis tout à coup, il y a des retours en arrière », a indiqué Bruno Bobkiewicz, à la tête du principal syndicat de chefs d'établissement, le SNPDEN.

Face aux réactions massives et à la menace de grèves émanant des syndicats, la ministre de l'Éducation nationale, Nicole Belloubet, a annoncé dès le 1ᵉʳ mai 2024 un retour aux dispositions antérieures. Cette décision garantit la réattribution des moyens budgétaires nécessaires pour le maintien des heures supplémentaires dès le 2 mai 2024. Cette volte-face du gouvernement souligne l'importance accordée aux réactions des syndicats et à la stabilité du système éducatif. "Conformément à la priorité donnée à l'Education nationale par le gouvernement, le Premier ministre et la ministre ont souhaité que les établissements scolaires continuent à disposer des moyens de mener à bien leurs missions", peut-on lire dans un communiqué du ministère publié mercredi 1ᵉʳ mai. "En conséquence, la ministre de l'Éducation nationale a donné instruction pour que, dès demain, les académies recouvrent les moyens budgétaires initialement notifiés afin de poursuivre l'attribution d’heures supplémentaires dans les établissements."

Bercy prévoyait de faire des économies

L'annulation de la mesure s'inscrit dans un contexte financier tendu, où le ministère doit gérer un budget serré tout en assurant des services éducatifs essentiels. Les 100 millions d'euros d'économies prévues avec la restriction des heures supplémentaires doivent être réévaluées face à la nécessité de financer des programmes comme les heures de soutien et les préparations aux examens. Le budget dédié aux heures supplémentaires a augmenté de 6,9 millions d'euros en un an, atteignant 333 millions d'euros en 2023. Selon la Cour des comptes, cette somme a principalement financé les stages de remise à niveau et le programme « devoirs faits ».

La réaction rapide du gouvernement face à la contestation montre une certaine sensibilité aux revendications des syndicats. Les discussions futures devront probablement aborder la manière dont les décisions sont prises et communiquées au sein du système éducatif, afin d'éviter de tels revirements qui peuvent affecter la confiance et l'efficacité dans le secteur.

Suivez-nous sur Google News PolitiqueMatin - Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités.

Aucun commentaire à «Heures supplémentaires des professeurs : le revirement du gouvernement»

Laisser un commentaire

Les Commentaires sont soumis à modération. Seuls les commentaires pertinents et étoffés seront validés. - * Champs requis