Immigration en zone rurale : quelles sont les motivations ?

Comment rendre l’accueil de l’immigration plus simple en zone rurale ? Le think-tank Destin Commun vient de publier un rapport qui « analyse la construction du rapport à la violence dans les territoires ruraux, et la réception des stratégies de l’extrême-droite identitaire au sein de la population locale. » Or, lorsqu’on se penche sur les rédacteurs de ce rapport, on découvre certaines ingérences étrangères inquiétantes.

Adelaide Motte
Par Adélaïde Motte Publié le 17 avril 2024 à 18h00
Immigration (5)

Pourquoi les campagnes ne souhaitent-elles pas accueillir l'immigration ?

Les élections européennes approchent et le sujet de l'immigration cristallise les passions et les débats. D'un autre côté, le gouvernement tente de répartir les migrants dans les différents territoires français, notamment en zone rurale, afin de décongestionner les villes, les préfectures, les logements sociaux et l'ensemble des services. Malheureusement, citoyens et maires ne sont pas nécessairement ouverts à cet accueil. Le think-tank Destin Commun a donc produit un rapport pour comprendre ce rejet. Selon eux, il est incompréhensible que le « sentiment d'augmentation de la violence dans la société française » se retrouve également en zone rurale, où ces faits sont pourtant peu courant.

Destin Commun a choisi de nommer son rapport : « De Callac à Crépol : les campagnes au cœur des batailles identitaires ». A Callac, dans les Côtes-d'Armor, le maire divers gauche a tenté fin 2022 de lancer un projet d'accueil de migrants. Certaines mouvances classées à l'extrême-droite, notamment Reconquête!, avaient mené une campagne pour faire manquer ce projet, et atteint leur but. Quant à Crépol, il est malheureusement inutile de rappeler l'attaque du bal de village, où des jeunes issus de l'immigration venus de la Cité de la Monnaie, à Romans-sur-Isère, avaient tué Thomas et blessé 17 personnes à coups de couteaux. L'objectif affiché de Destin Commun est d'amoindrir l'efficacité des opérations anti-migrants et supprimer le lien fait par de nombreux Français entre immigration et violence, ou entre immigration et insécurité. Ainsi, les migrants seraient plus aisément accueillis dans les campagnes.

Derrière les objectifs, des moyens financiers à questionner

Le rapport de Destin Commun a été publié par Laurence de Nervaux et Raphaël Llorca. Le second est expert associé à la Fondation Jean Jaurès. La première est directrice de Destin Commun. Son époux est membre du Conseil d'Etat et du comité de surveillance de Radio France. Or, on découvre que les conditions de recrutement à Destin Commun sont plus qu'avantageuses, avec 70 à 80 000 euros bruts annuels. On ne sait combien gagne la directrice d'un tel think-tank, mais la somme est très certainement supérieure.

Or, d'où Destin Commun tire-t-il les fonds nécessaires à la promotion de l'immigration dans les campagnes ? Entre autres de la fondation Soros, dont il perçoit 1,5 million de dollars. Cette fondation vise à répandre les valeurs multiculturelles partout dans le monde, et subventionne de nombreuses entités en Europe. Dès lors, le fait qu'un membre du Conseil d'Etat ait besoin, pour vivre, de l'argent dispensé par une fondation étrangère, politique et spécialisée dans les ingérences pose question.

Adelaide Motte

Diplômée en géopolitique, Adélaïde a travaillé comme chargée d'études dans un think-tank avant de rejoindre Economie Matin en 2023.

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