Un Français libéré après presque 900 jours de détention en Iran : que s’est-il passé ?

890 jours dans l’une des prisons les plus dures d’Iran

« Olivier Grondeau est libre, en France, parmi les siens ! » C’est par ces mots qu’Emmanuel Macron a annoncé sur le réseau social X, ce 20 mars 2025, la libération du ressortissant français détenu en Iran depuis plus de deux ans. Arrêté le 12 octobre 2022 à Chiraz, dans le sud-ouest de l’Iran, alors qu’il effectuait un tour du monde, il avait été accusé d’espionnage et condamné à cinq ans de prison.
Son retour en France le 19 mars 2025 s’accompagne d’un immense soulagement pour ses proches et pour les autorités françaises. Cependant, l’Élysée est resté discret sur les détails des négociations ayant abouti à sa libération.

D’abord détenu à Chiraz, Olivier Grondeau avait ensuite été transféré à la prison d’Evin à Téhéran, tristement célèbre pour ses conditions de détention extrêmement difficiles. Il y a côtoyé d’autres prisonniers politiques et étrangers, souvent utilisés comme leviers diplomatiques par le régime iranien.
Pendant près de deux ans, il a gardé le silence, espérant que la discrétion faciliterait sa libération. Mais en janvier 2025, il a décidé de parler publiquement, dénonçant une détention arbitraire et des conditions inhumaines. Il déclarait alors dans un message audio depuis sa cellule diffusé par Radio France : « Jusqu’au bout, j’ai cherché à les raisonner, mais il ne me reste plus qu’à être un otage indocile. »

Un dossier hautement politique

Depuis plusieurs années, Téhéran est accusé d’utiliser les ressortissants occidentaux comme monnaie d’échange dans ses négociations avec les puissances étrangères. Si l’Élysée assure qu’aucune contrepartie n’a été accordée pour cette libération, cette pratique est dénoncée par les ONG comme une forme de « diplomatie des otages ».
Le gouvernement français, par la voix du ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot sur son compte X, a salué un « travail acharné » de la diplomatie française. Le ministre sera d'ailleurs invité de TF1 dans le JT de 13 heures. Mais la pression demeure forte : deux autres Français, Cécile Kohler et Jacques Paris, restent détenus en Iran depuis le 7 mai 2022. Emmanuel Macron l’a rappelé dans son message sur X en insistant sur le fait que « notre mobilisation ne faiblira pas ».

Physiquement et psychologiquement affaibli par ces 887 jours d’incarcération, Olivier Grondeau doit désormais se reconstruire. Il devrait très prochainement subir une batterie d’examens médicaux pour évaluer son état de santé. Son cas rappelle celui d’autres Français libérés après des années de détention en Iran, marqués par un long processus de réhabilitation.
Si Olivier Grondeau retrouve aujourd’hui la liberté, l’histoire n’est pas terminée. Elle se poursuit pour ceux qui sont encore enfermés.