Agora : l’application pour parler au gouvernement ?

Olivier Véran lance l'application « Tripadvisor de la démocratie »

Olivier Véran, porte-parole du gouvernement et ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, a annoncé ce jeudi 28 septembre la mise en ligne de l'application « Agora ». Son objectif ? Prendre la température des Français sur les grands axes et propositions gouvernementales. « Nous traversons une période de bouleversement démocratique. Or, on perçoit chez les Français une volonté d'être actifs et participatifs. Ils ont un avis sur une multitude de sujets », a ainsi appuyé Olivier Véran auprès du Parisien. Selon lui, la défiance des Français à l'égard de la politique n'est pas directement liée à l'exécutif, mais « elle nous a précédés et elle nous succèdera (...) cette application doit permettre de restaurer du lien », justifie-t-il.

Concrètement, l'application offre deux possibilités à ses utilisateurs. La première, répondre à des questions sur des thématiques définies par le gouvernement, à travers des questionnaires à choix, ou par une réponse libre. « Nous voulons connaître les motivations des Français ou ce qui pourrait les freiner dans leur transition vers des comportements plus économes en énergie », a précisé la ministre de la Transition énergétique. Comme le souligne le Figaro, si la ministre Agnès Pannier-Runacher a commenté le lancement d'Agora, ce n'est pas un hasard : plusieurs des questions posées porteront sur le projet de planification écologique du gouvernement. La deuxième possibilité vise à « tisser un lien direct » entre le gouvernement et les Français, un « combat personnel » que s'est donné Olivier Véran. Comment ? En vous permettant de poser des « questions citoyennes au gouvernement » : chaque semaine, la question la plus fréquemment posée sera sélectionnée pour être discutée en Conseil des ministres le mercredi suivant.

Agora, l'application du gouvernement provoque les railleries de l'opposition

Ce lancement intervient dans un climat politique tendu. Après la tumultueuse réforme des retraites, Agora arrive un jour après la douzième utilisation de l'article 49.3 par la Première ministre qui vise à faire passer la loi de programmation des finances publiques sans vote de l'Assemblée nationale. L'opposition n'a pas tardé à railler l'application d'Olivier Véran : « Un 49-3 le soir, une appli pour éviter le Parlement le matin. Dites-nous si nous dérangeons ! », s'est exclamée la députée écologiste Marie Pochon sur X (anciennement Twitter). « Bonjour. L'adresse de l'Assemblée, c'est 126 rue de l'Université, Paris. Vous y trouverez 577 députés à faire voter, pas à consulter secrètement sur Internet », a ironisé Hadrien Clouet, député LFI.

Les membres du Rassemblement national, de leur côté, mettent le gouvernement en porte-à-faux, lui reprochant de préférer utiliser une application plutôt que d'organiser des référendums : « Après les numéros verts, voilà l'ère des applications. Pourtant, avant 2005, le référendum fonctionnait bien. C'est même constitutionnel. Pensez-y, Monsieur le Ministre », a ironisé Thomas Ménagé, porte-parole du groupe RN. Finalement, selon l'opposition, l'application Agora n'est qu'un énième stratagème de communication de la part du gouvernement. Reste à voir si les Français seront conquis ou non par Agora. Nous pourrons le déduire en fonction du nombre de téléchargements.