Législatives : une défaite signée Bardella pour le Rassemblement national

Le RN, l'un des perdants des législatives

Pendant la campagne des Européennes, Jordan Bardella n’a cessé de rappeler qu’en cas de victoire, il demanderait la dissolution de l’Assemblée Nationale. Objectif : pression maximale sur l’Élysée dans un scrutin quasiment perdu d’avance pour la Macronie. Après le big-bang de la dissolution, le chef de file du RN se voit à Matignon, porté par la vague de son parti. Il en est convaincu : la victoire et une majorité absolue sont possibles.

Dès lors, il va se démener pendant la courte campagne pour infuser ses idées. Mais au soir du 7 juillet 2024, les déçus de la soirée sont chez le Rassemblement national. Avec ses alliés, il constitue la troisième force de l’Assemblée nationale derrière ses deux ennemis : la gauche et la Macronie. Et même s’il s’empresse d’expliquer cette défaite par des « alliances du déshonneur », la réalité politique rattrape Jordan Bardella : son parti est désavoué dans les urnes, c’est son premier gros échec de sa carrière.

Des revirements et un manque de crédibilité

Pour l’expliquer, il faut évidemment ne pas oublier le nombre très important de désistements de candidats pour faire barrage au RN. Certes, mais depuis la nuit des temps, le parti à la flamme se heurte au barrage républicain. Pour gouverner, il faudra passer par-dessus. Et de ce point de vue, il y a encore du travail. À commencer par une crédibilité à l’échelle locale. Bon nombre de candidats RN se sont fait épingler pour des propos antisémites, racistes voire des maladresses jetant le trouble sur leurs capacités à exercer la fonction de députés. Le premier chantier reste celui-là : professionnaliser le RN.

Et puis, il ne faut pas l’oublier, mais Jordan Bardella paye sans doute aussi ses revirements politiques. Promettant beaucoup pendant la campagne des Européennes, le candidat putatif du RN à Matignon a multiplié les rétropédalages sur des sujets forts comme le blocage des prix alimentaires ou la réforme des retraites. Un manque de clarté qui a, sans doute, fait perdre des voix au RN.